1. 47.3 (Sous) Le t-shirt de Thibault.


    Datte: 18/07/2021, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... de question que je redoutais… « Non... non... il ne s'est rien passé... » j'arrive à proférer, alors qu'évidemment mon esprit ressasse à vitesse grand V tous les événements de cette soirée, en essayant de trier ce qui a pu troubler Jérém à ce point... évidemment je ne peux pas lui dire que nous n’avons pas assez dormi car il a voulu aller au On Off, qu'il a levé/qu'il s'est fait lever par un beau barbu, qu'on a fini tous les trois à l'appart pour un plan de dingues et qu'on a baisé comme des malades jusqu'au petit matin... je choisis de répondre sans trop en dire : « Non, on ne s'est pas disputés... il m'a même demandé de passer la nuit chez lui... mais quand je me suis réveillé hier matin, il était déjà parti... ». « Et tu t’es réveillé à quelle heure ? » « Un peu avant midi, mais je pense qu’il était parti depuis un moment… ». « Qu’est-ce qu’il a foutu entre midi et deux ? Quand l’entraîneur lui a passé un savon parce qu’il était en retard, il a prétexté un problème de voiture… ». « Je n’en sais rien… c’est la question que je me pose moi aussi… » je lui réponds. « T’es sûr qu’il ne s’est rien passé qui aurait pu le mettre en rogne ? » il revient à la charge, le ton de voix toujours apaisé, pas un mot plus haut que l’autre. « Tu sais, Thibault… c’est pas facile avec lui… » je me lâche « entre ce qu’il voudrait être, ce dont il a envie, ce qu’il pense, ce qu’il dit, ce qu’il fait… ses sautes d’humeur… un jour blanc, un jour noir sans que lui-même sache pourquoi… c’est la ...
    ... pagaille… j’essaie de prendre les choses telles qu’elles viennent… parfois il se laisse aller, un peu… et il regrette ensuite… tiens… la nuit dernière il m’a un peu parlé de lui… de sa famille… évidemment je ne lui ai pas dit que certaines choses n’étaient pas nouvelles pour moi… (c’est là que je marque une pause complice en regardant tout droit le beau mécano dans les yeux et en lui montrant un petit sourire, pause pendant laquelle il me balance un clin d’œil tout aussi complice)… il m’a parlé de l’importance du rugby dans sa vie… ». « Jéjé s’est construit autour du rugby… » m’explique-t-il « il a besoin de ça… c’est sa façon d’exister, de se sentir vivre… de faire taire ses angoisses… ». « Oui, mais il y a plus important que le rugby à ses yeux… » je pense pouvoir affirmer sans me tromper. « Je ne suis pas sûr… » fait Thibault « si tu lui enlèves ça, Jéjé est une bombe à retardement… ». « Moi je te dis que si… » j’insiste. « Je ne vois pas… enfin… c’est vrai que j’ai l’impression que tu prends de plus en plus de place dans sa vie… » je l’entends lâcher, phrase qui arrive à mon cerveau en provoquant un bonheur certain. « Je parle de ton amitié, Thibault… » je continue sur ma lancée, en essayant de ne pas me laisser émoustiller par les mots du beau mécano « quand je l’entends parler de toi, j’ai l’impression, la certitude même, que Jérém n’a rien de plus cher au monde… et l’autre soir il m’a fait comprendre à quel point tu es important pour lui… depuis longtemps… à quel point il ...
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