1. Le secrétaire


    Datte: 25/07/2021, Catégories: h, cadeau, copains, cérébral, Masturbation fdanus, lettre,

    Nous avions hérité de la maison de nos parents, mais nous n’étions jamais revenus depuis leur décès. Attendant que la douleur soit moins forte, nous retardions le moment d’ouvrir la porte sur notre passé et sur leur mémoire. Une amie de ma mère venait régulièrement entretenir le jardin et s’occuper de cette coquette villa qu’ils avaient achetée dans les premières années de leur mariage. Ma mère, Armande, était une artiste, auteur, musicienne et peintre à ses heures. Mon père, Charles, audiophile depuis toujours, était voyageur de commerce pour une société en produits de haute fidélité. Il aimait son travail qui concordait parfaitement avec sa passion pour le son, pour la musique plus exactement. Ils s’étaient tous deux mariés à l’âge de 20 ans et ne s’étaient plus quittés. Malgré l’usure du temps, la routine et l’ennui que l’on peut trouver après tant d’années passées ensemble, ils avaient su rester tous deux très complices et nous ne savions pas encore à quel point. Lorsque, l’un après l’autre, ils s’en étaient allés, ma sœur et moi avions bien trop de peine pour revoir ce lieu. Théâtre de notre jeunesse où tant de joies s’étaient partagées. Il n’était aujourd’hui habité que par leurs souvenirs et le grand vide de leur présence. Ma sœur vivait, tout comme moi, à quelques kilomètres de leur maison. Et nous avions convenu de nous retrouver sur place. Comme j’étais un peu en avance, je m’avançais vers l’allée qui menait chez l’amie de ma mère pour prendre les clefs et ...
    ... l’avertir de notre présence. — Alexandre ! Quel plaisir de te revoir ici, ça fait si longtemps ! Je tournais la tête vers cette voix que je connaissais bien. Elle était affairée près d’un parterre de narcisses qui formaient un ensemble de tâches jaunes et orangées. Je la regardais, son visage était empreint de douceur, comme autrefois lorsqu’elle soignait mes petits bobos ou plus tard mes bleus au cœur. — Bonjour Mathilde ! Les larmes aux yeux, nous tombions dans les bras, l’un et l’autre. Elle me déposa un bisou sur le front ce qui eu pour effet de me transporter bien des années en arrière. Un bruit de moteur attira notre attention, Claire venait d’arriver. Je lui souriais tandis qu’elle se dirigeait vers Mathilde pour l’embrasser tendrement. Nous étions émus tous trois de ces « retrouvailles ». Après avoir échangé quelques mots sur la vie, nous prîmes congé de Mathilde. Claire me saisit par la main. Ensemble nous allions revenir vers notre histoire et découvrir celle de nos parents, sous un autre jour. J’entrais la clef dans la serrure, le cœur serré, la porte s’ouvrit avec un léger grincement. Mathilde ouvrait les volets, chaque jour, afin de laisser entrer le soleil, comme pour introduire une parcelle de vie dans cette maison vide aujourd’hui. La pièce principale, spacieuse était baignée de lumière. Nos parents avaient, pour le choix du mobilier comme pour la décoration, des goûts plutôt hétéroclites. Un décor empreint de leurs nombreux voyages et de leurs passions à chacun. Le ...
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