1. Le secrétaire


    Datte: 25/07/2021, Catégories: h, cadeau, copains, cérébral, Masturbation fdanus, lettre,

    ... piano de maman trônait majestueusement au centre du salon, n’attendant qu’un musicien bienveillant, pour jouer avec lui. Le matériel haute fidélité de papa restait silencieux, marquant le tempo de son absence. Les murs en pierres apparentes arboraient tableaux, masques tribaux Africains ou Asiatiques, quelques Batiks et un patchwork géant de photos diverses. Tout était en place, comme si le temps s’était arrêté et nous aurions pu penser qu’ils allaient arriver d’un moment à l’autre. Claire s’installa au piano tandis que je montais vers les chambres, celle de nos parents notamment. La porte était entrouverte, j’entrai dans cette pièce que je connaissais bien et où je venais parfois chercher du réconfort et des câlins. Une ambiance reposante dominait cet endroit teinté de bleu et de mauve. Sur les murs beaucoup de livres posés sur des étagères, que papa avait faites lui-même. Deux tables de chevet de chaque côté d’un grand lit avec sur chacune d’entre elles, un cadre contenant des photos de nous quatre. Mathilde avait pris soin de mettre des fleurs du jardin dans un vase posé sur le secrétaire de maman, comme elle avait elle-même l’habitude de le faire. Je m’assis sur le lit, pensif, en examinant la pièce quand mon parcours visuel s’arrêta sur le secrétaire. Un ravissant petit meuble Louis XV en merisier, avec des filets de marqueterie en bois de rose, deux tirettes à crayons et un tiroir principal qui fermait à clef. Il faisait face à l’unique et grande fenêtre de la chambre. ...
    ... Rien à voir avec le reste des meubles de la maison ; un cadeau de Paul, le meilleur ami de maman. Je me souvins que c’était la seule chose que nous n’avions pas le droit d’approcher avec Claire, le jardin secret de ma mère, contenant ses écrits, divers petits croquis et objets de son passé. Je m’en approchai et me rendis compte qu’il était toujours fermé à clef. Elle avait pour habitude de dissimuler cette fameuse clef entre deux piles de draps, dans l’armoire à linge. Je le savais pour l’avoir vu faire, mais je ne me serais jamais permis de pousser ma curiosité plus loin. La clef était toujours au même endroit, je m’apprêtai à m’en servir quand Claire me rejoignit à ce moment dans la chambre. — Hum… tu es sûr de vouloir faire ça ? me demanda-t-elle. Je la regardai et sans lui répondre, je tournai la clef dans la serrure et j’ouvris le tiroir, pas très sûr de mon fait, quand même. Un grand tiroir, pas très profond, duquel je sortais au fur et à mesure, des portraits au fusain et à la sanguine, des paysages de la Côte d’Ivoire où elle avait passé quelques mois, exécutés eux, sur un carnet moleskine à l’encre et au crayon. Il y avait aussi, tout son matériel de dessin que je laissai en place, ainsi que quelques partitions de piano. Une boîte à secrets, chinoise, peinte et marquetée. Deux trois colliers et bijoux fantaisie. Un encrier et un porte-plume. — Alexandre, la boîte à secrets ? Tu l’as ouverte ? me dit Claire. Je regardai Claire, étonné de sa curiosité nouvelle et lui ...