1. Une galéjade bien montée (1)


    Datte: 27/07/2021, Catégories: fh, fplusag, jeunes, Collègues / Travail forêt, volupté, Oral historique, humour, aventure,

    ... faux-cul. Elle nous a menti. Si elle ne part que vers six heures c’est qu’elle va rejoindre son amant dans une sorte de grange à trois kilomètres d’ici.— Ça ne m’étonne qu’à moitié de la part de cette gardienne de prison, mais c’est son problème, pas le mien. Tatiana est quelque peu surprise qu’Édouard ne cherche pas à en savoir plus sur la cheftaine, mais elle remarque très vite que c’est elle qui intéresse vraiment son compagnon de marche, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Édouard profite du calme environnant pour prendre Tatiana par l’épaule : — N’abuse pas de la situation, Édouard, tu peux me prendre par l’épaule si tu veux, mais je te demande de rester sage.— Promis, juré, mais je vais te faire un aveu : quand on marche, ce n’est pas très pratique de caresser la poitrine d’une femme, même quand elle respire la santé.— Édouard, tu as des relents d’adolescent obsédé et boutonneux et je me demande comment j’ai pu te proposer de faire une longue balade avec toi.— C’est très simple, tu voulais écouter les récits de jeunesse d’un héros.— Ne te vante pas, mais c’est vrai que j’aimerais bien que tu me parles un peu de ta vie de pensionnaire pendant qu’on se promène.— Ça tombe bien, j’adore raconter mes souvenirs de guerre. Je suppose que tu veux que je te raconte les exploits les plus spectaculaires.— Oui, tu me parleras de ta vie de tous les jours après. Édouard lâche l’épaule de Tatiana, prend son souffle, fait un grand moulinet avec son bras et proclame d’une voix ...
    ... assez forte comme si un grand auditoire l’écoutait : — Chez les Frères, on montait de très grandes farces qu’on appelait « galéjade » ou « bolla » et que le vulgum pecus appelle canular… Cette première phrase prononcée, Édouard marque un temps d’arrêt, reprend Tatiana par l’épaule et lui demande avec le ton d’une personne qui vient de manquer quelque chose d’important : — Mais avant j’aimerais que tu m’en dises un peu plus sur les folies de « Miss Prison », notre cheftaine si tu préfères.— Je veux bien, Édouard, mais c’est toi qui m’as coupé tout à l’heure quand j’ai voulu t’en parler.— Excuse-moi, Tatiana, à cause de toi j’avais la tête ailleurs… mais tout bien pesé j’aimerais que tu m’en dises un peu plus sur elle et sur la grange. C’est vrai je n’avais pas bien « tilté » tout à l’heure.— Tilté ?— Oui, c’est un terme de potache. Je n’avais pas accroché si tu préfères. Tatiana, un peu surprise par la virevolte d’Édouard, reprend le fil de son histoire là où il avait été interrompu : — C’est simple, notre cheftaine couche avec un homme marié, père de deux enfants, un catholique pratiquant qui va à l’église tous les dimanches, et à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession.— Comment le sais-tu ?— D’une part, à l’occasion d’une balade à pied, je les ai vus sortir de la grange dans laquelle ils ont leurs rapports. D’autre part je connais cet homme, c’est un représentant de commerce qui habite dans le même village que moi.— Donc, notre cheftaine du personnel n’est pas la ...
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