1. Harem


    Datte: 13/08/2021, Catégories: Dans la zone rouge,

    ... l’aine marquée et le buisson brun et frisé qui remontait haut sur le ventre doucement bombé. Il a fait un pas, est descendu dans le bassin sans la quitter des yeux, a pris ses cheveux à pleine main dans son cou, son menton de l’autre main et a baisé sa bouche de ses lèvres sèches. Lysia était figée. Elle n’avait pas fait un geste. La peur la paralysait. En une seconde lui passaient par la tête les histoires horribles de sa grand-mère, ces histoires de soudards brutaux qui surgissaient dans un village, qui tuaient les hommes et violaient les femmes, les tuaient aussi ensuite où les abandonnaient à demi-folles, femmes perdues dont personne jamais ne voulaient plus. Elle n’avait plus en tête que cela. Sa vie perdue. Douleur et mort. La fin. La rudesse du baiser et l’haleine de l’homme ont interrompu sa transe. Elle l’a repoussé à deux mains, et a poussé un cri. Un cri aigu de désespoir pour sa vie perdue. Elle s’est battue, a résisté aux mains dures sur ses bras qui l’entraînaient vers le rocher, aux mains dures et râpeuses sur ses seins, au genou qui ouvrait ses cuisses, au poids du corps sur elle qui l’écrasait … l’homme ne bougeait plus, lourd sur son corps écrasé sur la pierre dure, glissait … libre ! Elle était libre ! Aveuglée de larmes de peur et de rage. Un éclair aveuglant, reflet du soleil sur l’acier. Sa tunique humide jetée sur elle, qu’elle serrait de ses poings … — Habille-toi ! Elle ne voyait dans le soleil qu’une ombre à travers ses larmes. Elle s’est levée, le ...
    ... dos meurtri, a enfilé sa tunique au-dessus de sa tête. A ses pieds, son agresseur, le visage en sang, gémissait. Les soldats l’ont suivie jusqu’à la ferme, son agresseur, un soldat lui aussi, couché en travers sur le tapis de selle de son cheval. Ils ont discuté avec sa mère pendant qu’elle parquait les chèvres. — Pourquoi ? — Tu auras une vie plus belle, Lysia. Les soldats ont remis une bourse à sa mère et l’ont emmenée loin de ses collines où depuis quatorze étés elle gardait ses chèvres et rêvait. Vendue. Quelques pièces d’or et sa liberté perdue. Ils l’ont emmenée telle qu’elle était, dans sa pauvre tunique de lin écrue, ses sandales de corde tressée aux pieds, sans même lui laisser embrasser ses sœurs. L’affaire était déjà conclue et son avis importait peu. Le capitaine des soldats l’a aidée à monter en croupe derrière lui et a rejoint le reste de la troupe qui attendait au sommet de la colline. Elle a reconnue Ellinn, une fille de son âge en croupe derrière un autre soldat, deux garçons du village voisin, Maar plus jeune qu’elle, un autre de son âge dont elle avait oublié le nom. Ils ont chevauché jusqu’à la tombée de la nuit, bivouaqués au bord d’un ruisseau, et sont repartis à l’aube vers la ville. A mots chuchotés, les jeunes gens disaient leur peur de l’inconnu, ignorants tout des raisons pour lesquelles les soldats les avaient arrachés à leur famille, de ce que serait dorénavant leur vie. D’autres avant eux, ils savaient, avaient été emmenés, on en parlait parfois ...
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