La lecture Chapitre 3
Datte: 22/08/2021,
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Dans la zone rouge,
4/ L’abandon. J’ai la sensation de recevoir un coup de poing dans l’estomac. Plus aucun son n’arrive à sortir de ma bouche. Il me voit, ce n’est pas possible autrement ! Mon premier réflexe est de poser le livre et de fermer mon chemisier. J’ai trop honte, cette situation est pour moi humiliante au possible. Puis je me sens envahie de colère. Il s’est bien joué de moi, son fils également et même mon mari. Ils m’ont prise pour une godiche, simplette naïve qui se fout à poil à la moindre occasion. Tout tourne autour de moi. Je manque de perdre pied. Je panique, l’air me manque. En même temps j’ai envie de pleurer, de m’évanouir dans l’espace, devenir invisible. Le comble devant un homme censé être aveugle. - Tu sens bon l’amour, ta voix est celle de ton sexe. Tu es troublée Chantal, je le suis également. Tu es belle, très belle ! Cette voix ! Sa voix ! Si douce, si chaude. D’un seul mot il fait s’envoler ma colère bien vite remplacée par un sentiment d’immense liberté que me procure ma nudité. Je suis belle, il vient de me le dire. Je réalise qu’il ne me voit pas, il ne me mate pas… il me sent, il m’écoute, Et brutalement ce tutoiement, qui me surprend au début puis que j’assimile rapidement à l’intimité qui petit à petit s’est installée pendant ma lecture et de mon abandon à me montrer. - Reprends ta lecture. J’aspire à me laisser bercer par tes mots et par ce que je devine et perçois de ta présence. S’il te plait ne te formalise pas et ne me condamne pas de me voir me ...
... caresser et m’abandonner à un plaisir que je ne vole à personne. Mon regard quitte le livre et l’observe. Il a toujours les yeux braqués au plafond. Cette fois c’est net, il se masturbe sous sa veste d’intérieur. J’ai du mal à poursuivre, j’ai envie de le voir sortir son sexe et se caresser devant moi. J’ai envie qu’il me demande de faire pareil. Absente pour ses yeux ! Présente pour ses autres sens. Un hasard ? Le texte de Tanizaki, parle d’exhibition : « Je devinais que ce devait être les mêmes photos que j’avais vues l’autre jour collées dans le journal de mon mari, et que, comme je l’avais soupçonné, elles devaient me représenter dans des positions indécentes… des photos de moi nue devaient faire tellement plaisir à son père, je ravalerais ma honte et n’hésiterais pas à poser devant l’objectif » L’ambiguïté de la situation me bouleverse. Les images d’une épouse nue en photo dans un livre, mes seins dont je sens les pointes se dresser en toute liberté et sans plus aucune pudeur, cet homme, au charme si particulier, qui garde en se caressant les yeux au plafond, composent une atmosphère diabolique. Je ne me rends même plus compte qu’involontairement mes jambes se sont écartées au point de me dénuder jusqu’au ventre. Mon sexe est en feu, si le diable veut mon âme, contre un sexe d’homme ou de bête en moi, qu’il vienne la prendre. Je ne saurais la lui refuser. Maintenant, je retiens l’ouvrage d’une main et comme une adolescente, j’ai glissé l’autre entre mes cuisses et je presse le ...