Le sot de l'ange - Histoires de Sexe

Le sot de l'ange

... même te raconter ce que j’ai vu l’autre jour. Dominique m’avait proposé de surveiller Thérèse lors de sa séance de spinning…— … de quoi ?— … de spinning. Tu connais pas ? Tu devrais te tenir un peu au courant des tendances du moment. Je te brosse le tableau. Tu es dans une salle où sont alignés une quinzaine de vélos fixes. Lumières tamisées, musique assourdissante. Sur les vélos, se défoncent des nanas en quête de sudation abondante et bienfaitrice. Devant elles, pédalant sur un vélo qui leur fait face, un mec leur gueule dans un micro les consignes et encouragements pour les faire suer toujours plus. Les filles n’ont d’yeux que pour lui, baraqué comme une bête de sport se doit de l’être, moulé dans une tenue très pro, ne laissant planer aucun doute sur la perfection de sa musculature, ni sur la présence de détails volumineux dodelinant sur la selle. « Monsieur Rocky », qu’il se fait appeler…— Non, tu m’étonnes…— Et c’est un vicelard, le bonhomme. Figure-toi qu’il a trafiqué un vélo, le numéro 13. De sa place, il peut actionner un bouton qui commande un générateur de vibrations placé dans la selle. Amplitude et intensité sont modulables. Perfectionnement ultime, les vibrations sont d’autant plus titillantes que l’énergie dépensée par la pédaleuse est grande. Comment dès lors s’étonner que l’occupante du vélo 13 se distingue de ses voisines par ses déhanchements audacieux et son zèle à toujours vouloir pédaler assise et plus fort !— Et le vélo 13, c’est pour Thérèse !— À ...

... ton avis ? Donc, notre Thérèse se retrouve en plein effort. Elle souffle, ahane, gémit, mugit, rugit, sue sang et eau, et d’autres humeurs bien utiles dans le combat qui l’oppose à la selle infernale. Une demi-heure à ce régime, et la voilà rouge cramoisi, bien que chauffée à blanc. Monsieur Rocky l’observe de l’œil égrillard du gaillard paillard. Et derrière son sourire goguenard, ça sent le traquenard. Un quart d’heure plus tard, fin de séance en musique :We are the champions. Les championnes complètement disloquées s’éjectent de leur engin. Monsieur Rocky les salue en les remerciant pour leurs exploits avant de se retirer dans la salle de gym attenante, en laissant ostensiblement la porte entrouverte. Thérèse attend patiemment que les copines se taillent. La dernière enfin s’en va. C’est le moment d’oser. Thérèse se précipite silencieusement vers cette porte qui la sépare de l’objet de ses fantasmes. Discret coup d’œil à l’intérieur. Monsieur Rocky s’est extirpé de sa tenue, exhibant sa peau nue amatrice de banc solaire. Ah qu’il est beau, ah qu’il est musclé, ah qu’il a tout ce qu’il faut pour égayer l’ordinaire de Thérèse. Qui se décide à pousser sa tête plus en avant, feignant d’ignorer l’absence de la moindre feuille de vigne devant des attributs qui en mériteraient au moins deux. — Ah, Monsieur Rocky, je dois vous le dire, cette séance m’a rendue complètement folle. Je n’en peux plus. Il me faut un homme, un vrai, ici, maintenant et tout de suite.— Oh, Madame Thérèse, ...