Perle Noire - Histoires de Sexe

Perle Noire

... promets ?— Je te le jure. Et je t’assure que cela ne se reproduira pas. Elle prit sa main bandée dans la sienne. — Maintenant, parle-moi de ce verre…— C’est… c’est idiot, répondit-il, le cœur visiblement serré. J’étais sur le point de faire la lessive, et j’ai pensé à toi dans leurs bras. J’en ai serré si fort le verre qui me sert de mesure qu’il s’en est brisé. Elle le prit alors dans ses bras. — Djibo, si tu as quelque chose à me dire, je crois bien que c’est le moment. Cela sonnait comme une exhortation à se livrer. Malgré cela, il lui sembla qu’il prenait son courage à deux mains pour lui annoncer quelque chose. — Pour les deux gars, je te crois. Je sais aussi que tu m’avais dit qu’une histoire d’amour entre nous deux ne serait pas simple… Mais voilà : en t’imaginant dans leurs bras, j’ai réalisé… Il faut qu’on arrête, je… je… Il y eut un silence, puis il poursuivit : — Je t’aime. Elle avait compris dès l’instant où il s’était mis à la tutoyer qu’il allait se passer quelque chose d’important. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’était pas venue pour rien. En attendant, elle fit comme si elle n’avait rien entendu. — Écoute, j’ai reçu deux lettres ce matin. L’une d’entre elles vient du Docteur Legrand : il repart en France et il va s’y marier. Il ne voyait pas bien le rapport avec ce qu’il venait de lui dire, mais il la laissa tout de même poursuivre. — Ah ?— Oui, avec une certaine Dorothée M’Bala, je crois que tu la connais… Oui, il la connaissait un peu… ...

... C’était sa sœur, celle qui bossait jusque là au dispensaire. « Ma sœur va se marier ? Et elle ne m’a rien dit ! » — Et ce n’est pas tout. Il y a une autre lettre sur la table : elle est à mon nom mais j’aimerais quand même que tu y jettes un coup d’œil. Au fur et à mesure qu’il parcourait la lettre, des larmes coulaient le long de ses joues. — Djibo ! Qu’y a-t-il ? Quelque chose ne va pas ? Ce fut la première fois qu’elle le vit exploser de colère, quelque chose qu’elle n’estimait pas possible venant de lui. — Tu parles que quelque chose ne va pas ! Tu vas retourner dans ton pays et tu voudrais que ça me plaise ? Tu te moques de moi ! Elle ne savait pas si les larmes qui coulaient sur ses joues étaient de rage ou de désespoir. Cependant, elle comprit instantanément. — Du calme, s’il te plaît. Tu n’as pas dû lire le deuxième feuillet.— Deuxième feuillet ? Quel deuxième feuillet ? Il ramassa la lettre qu’il venait de jeter rageusement sur le sol, s’apercevant qu’effectivement il y avait une seconde feuille derrière la première et qu’elle portait, comme la première, le tampon de l’Éducation nationale. — Tu… Tu peux m’expliquer ?— C’est simple. Mon statut de prof expatriée me donne accès à des offres de postes en France et qui sont inaccessibles pour les autres. Ce lycée se trouve à une cinquantaine de kilomètres de là où le docteur Legrand veut s’établir avec ta sœur, dans une petite ville tranquille du Sud-Ouest que je connais bien puisque j’y ai passé mes vacances étant gamine. Et ...