La rébellion - Histoires de Sexe

La rébellion

... poursuivra notre œuvre.— Comment pouvez-vous dire une telle chose ? Je ne vous aime pas, je ne vous aimerai jamais. J’aime Claire et une fois mienne, elle saura la valeur de cet amour.— Tu crois l’aimer. Tu aimes sa jeunesse, sa beauté, ce que je n’ai plus. Mais si tu l’aimais, tu ne la terroriserais pas. Tu aimes le pouvoir que tu as sur elle, comme j’aime le pouvoir que j’ai sur ta mère et sur d’autres… Tu aimes le plaisir, celui que je t’ai donné, celui que tu as pris à chaque fois que tu en as eu envie avec elle comme avec toutes celles que tu as désirées. Tu aimes celui que tu as quand tu pratiques des rituels noirs. C’est excitant, ça te donne l’impression d’être encore plus un homme, d’être encore plus toi-même, n’est-ce pas ? Rassure-toi, ce plaisir du pouvoir absolu est plus fort que n’importe quel orgasme, même si les jeux du sexe peuvent te donner un moment l’illusion d’un bonheur plus grand.— Vous ne croyez en rien, décidément. La vieille femme se mit à rire. — Je crois en toi, c’est déjà quelque chose. Je crois en ta capacité d’accomplir ma vengeance et d’être celui que j’ai toujours désiré et attendu.— Vous êtes folle !— Je ne crois pas. Regarde-moi dans les yeux, Olivier, et ose me répéter que tu ne m’aimes pas. Ose me dire que tu regrettes les pouvoirs que je t’ai donnés et tout ce que nous avons partagé ensemble depuis ce fameux après-midi où je t’ai initié. Desgrange ne répondit pas. Malgré le dégoût subit que lui inspirait l’aveu de Marthe, il vivait ce ...

... moment étrange comme si elle l’avait transformé en statue de sel. Lentement, comme un serpent qui progresse jusqu’à sa proie, la vieille femme avait à nouveau posé sa main sur le sexe du jeune homme et recommençait sa masturbation tout en le fixant avec avidité : — Allons, mon enfant, puisque je te suis si désagréable, pourquoi donc bandes-tu ? Pourquoi ton sexe réagit-il aussi bien à mes caresses ? Je pourrais choisir de devenir Claire à l’instant pour t’illusionner, mais je veux que tu comprennes où se place réellement ton affection et ce que j’attends de toi. Allons, maintenant laisse-moi accomplir ta délivrance. Je veux que tu penses au moment où tu vas la pénétrer pour la première fois. Je veux que tu me voies lui ouvrir les cuisses, je veux que tu me voies réciter le rituel de possession pendant que tu la pénétreras, je veux que tu penses à nous pendant que tu la besogneras, à tout ce que nous allons pouvoir faire ensemble avec ce pouvoir absolu que nous voulons tant, toi et moi. Allons, jouis mon enfant, jouis pour moi… Deviens mon Bélial comme tu l’as été autrefois. Je te veux comme tu me veux, comme la première fois. La voix de la sorcière était lancinante tandis qu’elle lui parlait. Desgrange pensait à un rituel psalmodié visant à le soumettre, et la main qui le branlait avec force et détermination semblait devenir celle d’une autre femme, mi-cobra, mi-sorcière. La sueur perlait à leurs fronts tandis que la marraine noire accélérait le rythme de sa masturbation, ...