1. Passion trouble


    Datte: 19/11/2017, Catégories: fh, extracon, Collègues / Travail Oral préservati, amour,

    ... Il portait ses chemises avec trois boutons ouverts, et elle devinait qu’il était mince, et glabre. Il n’avait jamais de barbe de trois jours. Soit il se rasait soigneusement tous les matins, soit il avait simplement, naturellement, le visage net. L’absence de pilosité apparente de son torse laissait supposer la deuxième option. On aurait pu s’attendre à ce qu’un homme de son milieu, qui avait tout (l’argent, la fonction, la particule, la bagnole de branleur…) soit une sorte de surhomme, arrogant et prétentieux. Victor, au contraire, était plutôt timide. Il rougissait quand Estelle lui laissait entendre qu’il devait avoir du succès avec les femmes, et était d’une maladresse qu’elle trouvait charmante. Il n’avait pas son pareil pour faire tomber son téléphone, renverser son café, louper son train, oublier son pull à l’hôtel, accumuler les contraventions pour stationnement gênant… Estelle avait plus de boulot pour réparer ses gaffes quotidiennes que pour assister les dix autres directeurs dont elle avait la charge. Il s’adressait à elle par mail en l’appelant « Milady ». Elle répondait « Milord ». S’il refusait de l’accompagner déjeuner, elle proposait de lui ramener un plat ou un sandwich. Lui laisser un macaron, une viennoiserie ou un gâteau sur son bureau devint une sorte d’habitude. Elle aimait qu’il vienne la voir, tout sourire, pour la remercier pour cette attention. Elle se sentit tomber sous le charme. Elle avait envie de goûter sa bouche, de lui arracher sa chemise, ...
    ... de caresser son torse. Elle n’avait pas envie d’une aventure, pas envie de rompre avec son mari, pas envie que la vie soit si compliquée : elle avait juste envie de goûter Victor, comme pour exorciser l’attraction irrésistible qu’il exerçait sur elle. Ce jour de juin, au déjeuner, il s’assit à côté d’elle. Par deux fois, pour lui servir de l’eau ou lui passer le sel, elle toucha sa main, et se fit violence pour ne pas rougir jusqu’à la racine des cheveux. Son cœur battait la chamade. Elle avait tellement envie de lui qu’elle se sentit excitée à ce simple contact. Elle n’avait pas de capotes, aucune piste lui laissant supposer que l’attraction était réciproque, et la crainte qu’une liaison avec son chef lui fasse perdre son boulot. Et pourtant, elle savait qu’au fond d’elle, le pas était franchi. S’il y avait une ouverture, elle serait incapable de refuser, ni de revenir en arrière. Elle plongerait, et se noierait, dans les bras de Victor. Un mail, dans l’après-midi, pour confirmer que le contrat était parti. Elle ajouta « Bises » à la fin, comme par erreur. S’il s’en offusquait, elle dirait qu’elle l’avait écrit par réflexe, comme un mail personnel ; s’il ne s’en offusquait pas… on verrait bien. Elle n’obtint pas de réponse à ce mail, et ne sut donc pas comment il avait réagi. Enfin, si : il avait réagi en ne répondant pas. Qu’est-ce que ça sous-entendait ? Elle n’était pas avancée… La semaine suivante, Estelle était occupée à ouvrir le courrier pour tout le service, lorsque ...
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