1. Histoire des libertines (18) : Agnès Sorel, la Dame de beauté.


    Datte: 01/07/2017, Catégories: BDSM / Fétichisme

    ... saurais voir ! » Au grand dam des moralistes, la jeune fille désargentée de petite noblesse était devenue la première maîtresse officielle de l'histoire de la royauté. A 18 ans, Agnès Sorel a imposé un train de vie fastueux à la cour de France, les premiers décolletés épaules nues et une liberté de mœurs jugée scandaleuse. Sûre de ses charmes, elle se maquille avec art, se couvre de bijoux et se pare de vêtements plus beaux que n'en a la reine elle-même. Elle n'hésite pas à choquer la Cour en mettant en avant ses avantages dans des robes « aux ouvertures de par-devant par lesquelles on voit les tétons » (d'après le chancelier Jean Jouvenel). La Dame de Beauté dévoile sans pudeur ses atouts. Très soucieuse, voir obsédée par sa beauté, elle entretient scrupuleusement son gagne-pain. Blonde et virginale, elle possède un corps menu au ventre bombé qui les fait tous craquer. Son art de vivre et ses extravagances font scandale. Finis, les voiles ! Elle privilégie le décolleté épaules nues, qualifié de « ribaudise et dissolution » par les chroniqueurs religieux de l’époque. Chastelain parle de « ribaudise en fait d’habillement » De vertigineuses pyramides surmontent sa coiffure. Des traînes allant jusqu’à huit mètres de long allongent ses robes bordées de fourrures précieuses : martre ou zibeline. Elle met à la mode chemises en toile fine, colliers de perles. Elle traite sa peau avec des onguents, se maquille avec un fard à base de farine et d'os de seiche pilés qui lui donne un ...
    ... teint d'albâtre très prisé à l'époque, se met du rouge à lèvres à base de pétales de coquelicots, ce qui est condamné par les prédicateurs du Moyen Âge. Elle se fait épiler les sourcils et les cheveux sur le haut du front, ce dernier étant devenu le pôle érotique du corps de la femme à cette époque. Pour se procurer ces atours précieux, elle devient la meilleure cliente de Jacques Cœur, marchand international et grand argentier du roi, qui a amassé des trésors dans son palais de Bourges. Elle consomme de grandes quantités d'étoffes précieuses et, bien sûr, toutes les femmes de la cour l’imitent. Agnès Sorel sait jouer de son influence auprès du roi en imposant ceux qu’elle soutient. Le roi va beaucoup donner à Agnès, des bijoux, de l'argent, des terres. Il la fait comtesse de Penthièvre et lui octroie les fiefs de Beauté-sur-Marne (d’où le surnom bien connu de « Dame de Beauté »), Vernon, Issoudun, Roquesezière et lui offre le domaine de Loches. Rien qu’en 1444, le roi lui offre vingt mille six cents écus de bijoux dont des diamants taillés dont elle est la première à parer sa coiffure. Chastelain écrit qu'elle est mieux traitée que la reine, elle a " les plus beaux parements de lit, meilleure tapisserie, meilleure linge et couverture, meilleure vaisselle, meilleures bagues et joyaux… meilleur tout ». Seul le Dauphin, le futur Louis XI, la hait. Un jour il poursuit, l’épée à la main, l’infortunée Agnès dans les pièces de la maison royale. Pour lui échapper, elle se réfugie dans ...
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