Essaouira 2
Datte: 26/11/2017,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
ESSAOUIRA 2 Lorsque Sélim vint me chercher je m'étais à nouveau endormi pelotonné sur la table. Il me réveilla d'une caresse. Viens, tu seras mieux dans ta chambre J'étais tout courbatu et il me soutint jusque là bas. Il avait déjà empli la baignoire et il m'y allongea avec douceur. C'était merveilleusement, tiède, parfumé et s'il m'y avait abandonné je m'y serais encore endormi. Je me sentais sans énergie, complètement amolli. Il m'a pris dans ses bras pour m'en sortir et me sécher. Malgré son corps très fin il était d'une grande force pour me manipuler ainsi, presque inerte. Faute de montre et de la moindre horloge, je n'avais aucune idée de l'heure. Il me dit qu'il m'expliquera comment la lire sur la clepsydre du patio. Il me revêtit à nouveau de la somptueuse djellaba. Dors, repose toi bien, tu en as besoin. Je viendrai régulièrement te voir. A mon réveil le soleil inondait ma chambre, jouant dans les moirures des rideaux et du couvre-lit richement brodé. Dans la tiédeur des draps, je m'étirai, faisant jouer mes muscles, essayant de retrouver traces des douleurs de la nuit précédente. Mais mon corps bien reposé semblait bien répondre à mes sollicitations. Sélim devait avoir un sixième sens car à peine m'étais-je étiré qu'il était à nouveau là, porteur d'une nouvelle djellaba d'un tissu à bande ocres et blanches. C'est moi qui t'habille dit-il, alors que je faisais le geste de le faire. Il le faisait et c'était une caresse. Viens, suis moi. C'est l'heure du petit ...
... déjeuner, tu le prendras avec le Maître. Ma curiosité était mêlée d'un peu d'inquiétude avant de rencontrer mon « tortionnaire » La table était servie dans le patio, à l'ombre, proche d'une fontaine moussue. Le maître n'était pas encore arrivé, et Sélim me fit asseoir face à la fontaine. Il va venir, dans une seconde. Je ne pouvais pas douter que c'était lui qui apparaissait, Sélim était allé à sa rencontre. Il était en grand uniforme de chef de la police. Je me levais, il me fit asseoir et s'excusa du retard, et de l'uniforme car il était convoqué à Rabat pour midi. C'était un bel homme, sûrement dans les soixante ans. Bien sûr Sélim était beaucoup plus jeune, mais ils se ressemblaient, la même finesse de corps, de visage aussi, bien que le sien portât de très belles rides, de celles que l'on acquièrent dans le vie en plein air et ici exposé au dur soleil. Je ne vais avoir que le temps de prendre un café avec vous, et je m'en excuse. Je ne sais pas si vous serez encore là à mon retour, pour nous entretenir vraiment, je ne sais d'ailleurs pas moi-même quand je rentrerai. En tout cas vous êtes mon invité, si vous l'acceptez. Un pavillon très calme dans le parc devrait pouvoir vous permettre de travailler dans le plus grand calme, si ce n'est le bruit de l'eau dans les rigoles et les chants des oiseaux. Ce n'est toutefois pas un ermitage, ni un lieu dédié au seul travail, mes deux serviteurs ne demandent qu'à vous être agréables, j'ai su que vous le fûtes pour eux (dit il en souriant). ...