1. En route pour le bout du Monde


    Datte: 28/11/2017, Catégories: fh, voyage, voiture, Oral fantastiqu, québec, humour, fantastiq,

    ... enfants leur jetaient des miettes de pain et nous, on devait les fuir. Gros soupir en dévorant mapoutine pas mal délicieuse d’ailleurs. Encore un attroupement autour de Marie qui se fit poser et poser, puis avec la propriétaire. Celle-ci allait placer fièrement cette photo derrière le comptoir à côté de celle de Nathalie Simard, de Greta l’avaleuse de sabres et de Céline Dion. Navrant ! L’homme invisible mâchouillait son cigare et buvait du café tiède en lisant dans le journal local la triste histoire de Kilko le clown qui avait explosé avec sa maison. Une célébrité locale qui, avait-on découvert par la suite, possédait un laboratoire clandestin dans son sous-sol. Il fabriquait sa propre extasy qu’il revendait par la suite dans les foyers de l’âge d’or où il donnait des représentations. Wow ! On reprit la route en suivant les indications du GPS avec notre escorte qui n’avait pas eu le temps de nous attaquer en sortant du resto, trop occupée qu’elle était à manger du pain. Encore quatre heures de chemin non pavé à faire en plein bois et qui nous amenait au bout du monde. Après l’Abitibi, au nord du Québec il n’y avait que montagnes, lacs, rivières et forêts jusqu’à la toundra arctique, la baie d’Hudson, puis le pôle Nord. La civilisation s’arrêtait ici. Enfin, celle à laquelle on est habitués, nous, les gens du sud. Plus tard, Marie prit le volant, conduisant menton en l’air comme la plupart des femmes le font et lunette sur le bout du nez, qu’elle devait mettre pour ...
    ... conduire ou lire tandis que j’admirais le paysage. Les bouleaux, les érables et les trembles avaient revêtu leurs couleurs d’automne au travers des sapins et des épinettes noires et le ciel était d’un bleu éclatant sans un seul nuage, c’était magnifique. Parfois on croisait des Amérindiens à face rouge roulant en plein milieu du chemin sur des véhicules tout-terrain, ébahis par nos infatigables outardes. Des Cris ou des Algonquins sans doute. Une heure plus tard la poussière soulevée par le camion avait fini par décourager les oies apparemment, en tout cas, elles avaient disparu ou c’était à cause des autochtones, plusieurs leur avaient tiré dessus. Ils s’étaient passé le mot avec leurs téléphones. Marie avait pesé sur le champignon dès les premiers tirs en rentrant la tête dans les épaules tout comme moi. Petit Jésus ! Nouvelle pause-pipi, trois heures plus tard, devant un lac superbe qui s’étendait à perte de vue. Le vent froid du nord me fit rentrer mon petit oiseau assez vite et rentrer bien au chaud dans le camion tout aussi vite. Marie mangeait un sandwich en grimaçant derrière le volant. — Seigneur, t’as mis quoi là-dedans ?— Du salami gaspésien. Tu sais qu’à partir d’ici les rivières ne coulent plus vers le fleuve St-Laurent, mais vers le nord dans la baie d’Hudson. Pas croyable hein !— Wow !— Tu sais qu’il y a eu de grandes batailles navales à l’époque des grands voiliers justement sur la baie d’Hudson pas si loin d’ici. Des Français contre des Anglais en lutte pour le ...
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