Le peintre et son modèle
Datte: 30/11/2017,
Catégories:
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Masturbation
historique,
Été 1899. En ce siècle finissant, une chaleur forte et sèche règne sur Paris. Jules Melpomène est un jeune homme libéré depuis six mois après avoir servi dans les colonies d’Afrique occidentale. Le service militaire, d’une durée ramenée à trois ans depuis 1893, prépare activement la jeunesse à la grande boucherie qui permettra la revanche sur les Allemands et le retour de l’Alsace et de la Moselle dans le giron de la République. Jules peine à s’adapter à la vie civile et vit de petits emplois. Il a été successivement garçon de café, ramoneur et homme à tout faire chez un riche banquier. Malgré sa force physique, son grand gabarit associé à sa maladresse l’empêche d’accomplir avec succès les douze heures de travail quotidien que lui demandent ses employeurs(1). Comme il est persuadé que son avenir se situe dans la capitale et non dans la région d’origine, la Normandie, il préfère rester sur place. Sa peau est hâlée par le soleil africain, et sous des cheveux d’ébène ses traits sont fins : son aspect est plaisant pour les jeunes filles, vite charmées par son joli sourire. Mais aucune d’entre elles n’a souhaité s’engager avec ce jeune vagabond vivant seul dans un taudis de la proche banlieue. Sans qualification, il lui faut pourtant un emploi pour manger. Voilà pourquoi, sans trop y croire, il a répondu à une petite annonce : « Artiste-peintre cherche modèle masculin ; se présenter à telle adresse. » Après avoir longuement cheminé à pied dans la poussière des travaux de la ...
... construction de la première ligne de métro, il arrive devant une petite maison au pied de la butte Montmartre : c’est là. Il frappe à la porte. Une femme lui ouvre. Elle est brune, menue, souriante et vêtue d’un grand tablier. — Bonjour Madame, je viens pour l’annonce. Pourriez-vous me présenter au peintre qui recrute un modèle ?— C’est moi. Entrez. Jules reste un instant interloqué : il ne s’attend pas à ce que le peintre en question soit une femme. Celle-ci, lisant la surprise du candidat sur son visage, s’agace : — Alors, vous venez ? L’atelier est de taille modeste, encombré de croquis, de toiles et de différents accessoires. À cause de la verrière, il y fait une intense chaleur sèche. Après une franche poignée de main, le candidat est prié de s’asseoir. — Eh oui, pour y voir clair dès le matin et jusqu’au soir, ce qui est indispensable pour peindre, il faut beaucoup de lumière, et pour cette raison il fait chaud, désolée. Mais d’abord, je me présente : Sophie Martin(2), artiste peintre, dans la profession depuis déjà plus de vingt ans. — Ne vous inquiétez pas, Madame, j’ai l’habitude de la chaleur. Je viens d’effectuer mon service militaire au Soudan français.— Avez-vous de l’expérience comme modèle ?— Pas du tout. J’ai besoin de travailler, c’est tout.— Ce n’est pas un problème. Ce qui peut l’être, c’est le contexte. Voyez-vous, je viens d’accepter une commande de la part d’une riche héritière qui souhaite un tableau dans son salon sur le thème de l’Odyssée. Connaissez-vous ...