1. Réintégration


    Datte: 03/12/2017, Catégories: fh, extracon, Collègues / Travail Oral pénétratio, fdanus, fsodo,

    À midi, Claire a retrouvé Jacques et Alice au restaurant. Les deux amis interrompent leur discussion pour l’accueillir. Elle a le visage un peu triste. — Tu as eu des ennuis ce matin ? lui demande son mari.— Non, pas vraiment, c’est plutôt que je vais perdre mes classes prochainement et aller au CDI.— T’enlever tes élèves? Mais ils ne peuvent pas, s’exclame Alice— En principe oui, mais c’est un peu particulier. Tu sais que je remplace un prof en longue maladie. Il vient de rentrer. Il sort de dépression, et on pense que le contact avec ses élèves le remettra dans le coup.— Ah, c’est de Pascal D dont tu parles. Oui, dans ce cas c’est particulier.— Tu le connais, tu sais ce qu’il a eu ?— Oui, on en a beaucoup parlé, même chez nous. D’ailleurs, Jacques, tu connais sa belle sœur, c’est Véronique C… ta collègue prof de maths.— Ah bon? Mais elle ne m’a jamais rien dit.— Oh, pas de danger, après ce qu’il leur est arrivé.— Raconte-nous ça Alice. Pascal est d’ici. Il était en classe avec Véronique. Ils étaient très proche et même il paraît qu’il y a eu quelques chose entre eux. Les parents de Véronique sont profs, ils avaient trois enfants : Véronique, Emmanuelle et un frère que je ne connais pas. Le père a eu Véronique et Pascal dans sa classe, deux ans je crois. Il appréciait bien le garçon et c’est lui qui lui a conseillé de devenir prof. Un jour Véronique a amené Pascal chez elle, il a rencontré Emmanuelle qui avait quatre ans de moins que sa sœur. Et ça a été le coup de foudre. ...
    ... Les deux sœurs étaient très proches, cette liaison a brisé leur complicité. Quand sa fiancée a eu terminé ses études ils se sont mariés. Après, Véronique et le couple se sont beaucoup moins vus. Emmanuelle était de santé assez fragile et on lui a déconseillé d’avoir des enfants. Elle, ou lui - d’après Véronique - , en a voulu quand même. Grossesse difficile, la mère est morte à l’accouchement. Inutile de dire le chagrin de toute la famille. Le jour de l’enterrement, au cimetière, Véronique a crié à Pascal : « C’est toi qui l’a tuée ». Ils sont retournés à la maternité pour voir la petite Léa, et n’ont pas vu arriver Pascal. Les parents se sont inquiétés, sont allés chez lui, l’ont trouvé moribond, il avait avalé un tube de barbituriques. On l’a sauvé, mais il a fait une dépression. Perdre sa femme qu’il adorait, se faire accuser de l’avoir tuée alors qu’il avait essayé de la dissuader d’avoir un enfant, c’était trop. Les grands-parents, et Véronique, se sont occupés de Léa. Quand il est sorti de maison de repos, il a voulu reprendre sa fille. Les parents sont prêts à accepter un arrangement, mais sa belle-sœur fait un scandale. Voilà où l’on en est. Les trois amis gardent le silence. — J’essaierai de parler à Véronique, dit Jacques, nous nous entendons bien.— Pascal va être quelques jours avec moi afin que je le renseigne sur ses élèves à l’approche du bac. Et surtout le proviseur préfère ne pas le laisser seul.— Je vous souhaite bon courage dit Alice, mais ça m’étonnerait que ...
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