1. 44.2 Jérém. Stéphane. Thibault. Variations sur un même thème.


    Datte: 05/12/2017, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... utilisé le mot « couché », le plus neutre qui soit, pile au milieu de la gamme qui va de « faire l’amour » à « baiser » : je ne veux pas lui montrer que Stéphane m’a apporté quelque chose que lui n’a jamais su m’apporter, mais je ne veux pas non plus qu’il croit que ce garçon n’est qu’un simple coup de queue comme il semble l’affirmer à travers de son mépris… Oui, je suis diplomate, mais avec modération, une modération qui semble par ailleurs soudainement s’absenter lorsque je crois bon ajouter, comme un pied de nez : « … mais t’inquiète, j’ai mis une capote… ». Plus tôt dans la semaine… Le lendemain matin, jeudi, je me réveille aussi mal en point que je m’étais bien réveillé la veille… je sais que je n’oserai pas aller sonner à la porte de Stéphane, je ne connais même pas son emploi du temps, et je sais désormais que je n’arriverai plus à le revoir avant son départ… J’ai du mal à ressembler mes pensées, à me sortir du coltard d’une nuit difficile, et pour arranger le tout, le portable n’a cesse de couiner… les sms autour de la soirée pleuvent et je n’ai vraiment pas envie d’y répondre… je n’ai pas les yeux en face de trous, j’ai la tête dans le q… je persiste à faire le mort… vers dix heures le tel sonne… je ne réponds pas… il sonne une deuxième fois… je ne réponds pas et je le mets en vibreur… un instant plus tard il se met à vibrer… ça m’agaaaaaaaace !!! Pourtant… Pourtant c’est là que je commets la bêtise de répondre. C’est Laura, une camarade de classe. Elle veut me ...
    ... donner les détails pour la soirée. J’ai pas envie d’aller à cette soirée, rien que d’y penser est au dessus de mes forces, surtout dans l’état zombique qui me caractérise à ce moment là… je la laisse parler un long moment, incapable d’en placer une, car même parler au téléphone est au dessus de mes forces lorsque j’ai dormi moins de 4 heures et qu’un mal de crâne carabiné me fend la tête en deux… Ce qui m’énerve le plus dans l’histoire, c’est qu’elle parle comme si ma participation était acquise… elle n’y est pour rien, elle ne sait rien de ce qui se passe entre moi et un autre camarade de classe, mais ça m’agace… Bodega… Esmé… ces mots résonnent dans ma tête comme des déflagrations… rien que l’idée de retourner à l’Esmé après la fameuse soirée d’il y a quelques semaines, me parait définitivement hors de ma portée… Elle me saoule, mais je n’ai pas la force de me battre, alors je finis par me laisser faire… je lui confirme ma présence, même si je vis cela comme du harcèlement… elle m’aura eu à l’usure… je n’ai pas envie de lutter, au pire je trouverai une excuse à la dernière minute ou je poserai un lapin, de toute façon personne ne va remarquer mon absence… Je finis par me lever, mais je sais déjà, rien qu’en posant le pied sur le parquet, que ça va être une journée de merde… je suis contrarié par le rendez vous manqué de la veille, et encore plus contrarié d’avoir laissé Laura m’embarquer dans cette putain de soirée… mais par-dessus tout je suis agacé par le bordel qui remue ...
«1234...19»