1. Saint Valentin, fête commerciale et ridicule (1)


    Datte: 06/12/2017, Catégories: Divers,

    Saint Valentin, fête commerciale et ridicule. Ah, quelle belle fête que cette Saint Valentin ! Peut-être que ce récit rappellera quelques souvenirs à certains lecteurs. Pour nous – j’entends ma femme et moi – la Saint Valentin de cette année a un goût un peu différent des autres car il y a quarante ans était l’année de notre rencontre. Tout fraîchement amoureux, nous avions célébré cet événement sans savoir que l’année suivante nous nous unirions pour la vie en nous mariant. Cette fête-anniversaire me ramène à ces années où la vie n’était pas facile ; le départ dans la vie active était pour moi dur et impitoyable ; pour réussir, je devais me battre toujours et encore. C’est en voyant un jeune homme tourner autour du kiosque à bijoux d’une célèbre grande surface, son billet de dix euros à la main ; visiblement il cherchait le bijou qui fera le bonheur de sa petite amie. Il essaya de négocier le prix d’une petite paire de boucle d’oreilles et repartit sans rien, la tête basse avec certainement le même sentiment d’échec, de honte, de culpabilité que je ressentais à l’époque. Je me souviens de ces années 78 à 90 où pour moi, offrir un bouquet, un bijou – même aussi petit soit-il – par manque de finance était compliqué, voire impossible. À cette époque, nous habitions en Bretagne ; la priorité était le bien-être nos enfants avant tout. Il fallait qu’ils aient à manger, des jeux, être correctement habillés et avoir tout ce dont ils avaient besoin. C’était notre priorité. Je me ...
    ... revois passer devant les vitrines des bijoutiers où trônaient des bagues, des colliers, boucles d’oreille ; tous ces bijoux hors de portée de ma bourse. Je rentrais le soir sans rien à offrir à ma chérie pour la Saint Valentin, et cela me faisait mal. Mais elle prenait les choses différemment en me disant simplement « Ce n’est pas grave, mon chéri : je t’ai, toi, et je n’ai besoin de rien d’autre. » Tout ceci m’amène à cette réflexion : pourquoi faut-il que les couples rentrent dans cette norme où si le pauvre garçon n’ayant pas pu ou a tout simplement oublié cette fête devienne coupable ? Coupable de n’avoir rien offert à sa belle, ce qui prouve qu’il ne l’aime plus ? Ou encore de passer pour un pingre, un égoïste vis-à-vis des collègues qui, eux, se vantent d’avoir offert le collier, la bague ou je ne sais quoi à X centaines d’euros. En réalité, notre chérie n’attend pas forcément de cadeaux à des prix exorbitants ; bien sûr qu’elle va aimer le bouquet, le bijou. Elle dira « Merci, moi aussi je t’aime. » Ce qu’elle veut, c’est un mec, un vrai, qui soit à côté d’elle quand elle va mal, qu’il la cajole tous les jours. Que son amoureux ne soit pas comme celui dont le nom est dans le journal, condamné pour avoir fracassé le joli minois de sa copine parce qu’il était bourré. Il avait réservé une table dans un restaurant qui, à grand renfort de publicité, offre la coupe de champagne. Idiot, il ne sait pas qu’il les paye, ses coupes ; et cher en plus. Le commerçant aura concocté un ...
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