1. Saint Valentin, fête commerciale et ridicule (1)


    Datte: 06/12/2017, Catégories: Divers,

    ... menu « Spécial St Valentin » bien calculé pour lui. Il va réaliser le plus gros chiffre d’affaires de la saison. Il y a aussi les fleurs : les roses rouges, c’est la coutume ! Demain elles seront fanées, elles aussi auront coûté une fortune. Elle plongera son nez dedans en disant « Hum, elles sentent bon, merci ! » Elles n’ont aucune odeur, le bouquet est mal fait et moche, mais il va lui aussi remplir les poches du fleuriste. Et les bijoux ; c’est important, les bijoux : ils sont la preuve irréfutable de l’amour porté à sa chérie qui, en rentrant du resto, dira « non » aux avances de son chéri. Elle dira « non » car elle n’a pas envie de faire l’amour avec ce mec bourré ; il va finir par l’insulter parce qu’elle n’a pas envie de faire l’amour. Il vient de dépenser une fortune pour lui faire plaisir. Elle finira à l’hôpital, et lui en prison. Nous ne sommes pas obligés de suivre les règles de ce commerce où il faut montrer, offrir pour prouver qu’on aime. C’est la même chose que pour toutes les fêtes de l’année : Noël, fête des mères, des pères, des grand-mères, des grand-pères aussi, celle des secrétaires (ça, c’est pour qu’elles passent sous le bureau) et aussi la fête de la femme, un jour par an ; et les autres jours, elle n’a pas le droit ? Nous pourrions aller plus loin encore avec ce système marchand qui s’est emparé de toutes les fêtes (et en a même créé certaines) en les dépouillant de leur valeur symbolique (comme, par exemple, la galette dite "des rois" est un ...
    ... symbole solaire, ce soleil qui renaît au solstice d’hiver, sol invictus, fête païenne). Pour ça, la religion catholique s’est bien réconciliée avec les marchands du temple ! Vous ne croyez pas ? La femme n’a pas besoin de toute cette mascarade ; il lui faut de la complicité, de la joie, du soutien, de l’aventure. Elle aime se faire entraîner, prendre des risques avec son homme ; elle a besoin de vivre, tout simplement. Pour nous, avec nos quarante balais de vie, de complicité et d’amour, nous ne nous offrons jamais ou quasiment jamais rien pour cette fête. Les fleurs, c’est selon l’envie, comme arriver avec un bouquet sans qu’il n’y ait rien à fêter ; c’est juste pour dire « Je t’aime... » qui sera suivi d’un « Oh, merci ! » accompagné d’un regard pétillant et d’un gros baiser. Pas de restaurant, mais plutôt un bon petit repas cuisiné avec amour que nous préparons l’un ou l’autre suivant nos disponibilité, et parfois ensemble. Quelquefois nous passons une soirée douce et calme avec sur la platine tourne-disques un trente-trois tours de Brel, Ferrat ou encore Alan Stivell, Gilles Servat et plein d’autres, un canapé, un petit digestif, un feu dans la cheminée. Nous écoutons sans un mot ; juste quelques caresses tendres et sensuelles. Nous avons goûté à ce plaisir de faire l’amour sur un tapis de laine épaisse en points noués et crochetés à la main que nous avions fait ensemble. Placé devant la cheminée avec juste le pare-flammes pour éviter de prendre des escarbilles sur les fesses. ...