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La secte du plaisir
Datte: 10/12/2017, Catégories: ff, 69, init, policier,
... rien ne peut arrêter, tumultueux et invincible. Elle sait qu’elle se montre injuste, blessante, tirant des conclusions hâtives sans aucune preuve, mais elle a peur pour sa sœur, peur de tout. Des larmes de rage coulent sur les joues de Lucie. À son tour, elle veut faire mal, rabaisser, et s’emporte sans pouvoir se retenir. — Voilà le retour de la vierge effarouchée, la sainte dans toute sa splendeur ! Rien que le mot « sexe » est une abomination à déclencher les flammes de l’enfer ! Dis, grande sœur, c’est pas parce que tu n’as connu dans ta chienne de vie qu’un seul mec, ton mari, et que tu n’as aucune expérience, que t’es nulle au lit au point que Vincent a failli te quitter pour une plus jeune, que tout le monde doit mener cette vie de merde ! Abasourdie, Rachel ne répond pas. Six mois en arrière, elle a frôlé la rupture nette et définitive avec Vincent qui, las de leur passion qui se fanait, dégoûté de rapports sexuels de plus en plus rares et fades, avait fini par trouver ailleurs ce qu’il n’avait plus à la maison. Follement amoureuse de son mari, perdu sans lui, elle s’était remise en question, lui avait pardonné, s’était battue pour le récupérer. Et, sexuellement parlant, s’efforçait depuis de faire des efforts, même si cela ne lui venait pas naturellement, ne retrouvant ni la fougue ni cette curiosité qui avait auparavant dicté ses envies au début de leur rencontre. Elle n’y pouvait rien, mettant cela sur l’usure du temps, la routine qui émousse le désir, son manque ...
... d’expérience, ou tout simplement sur sa libido peu volcanique et démonstrative. À moins que, tout simplement, quelque chose s’était brisé en elle depuis la trahison de son mari, une rancœur enfouie qui avait fermé de façon définitive tous les vannes d’un désir déjà peu exubérant. Peu importe. Elle n’est pas là pour débattre sur sa vie sexuelle. Ses retrouvailles avec Lucie tournent à la catastrophe, un vrai désastre qu’elle veut atténuer en prenant un chemin plus raisonnable. Inspirant à fond, elle se lève et arpente la chambre d’un pas qu’elle cherche à maîtriser, lent et mesuré. Il faut qu’elle se calme. Elle est pourtant dans un tel état d’exaspération qu’elle en oublie sa tenue indécente, tout juste vêtue d’une simple culotte en soie rose pâle. Tandis qu’elle fait les cent pas, Lucie la regarde sans mot dire. Et plus elle la regarde, si belle, si farouche, rayonnante dans sa nudité, plus sa colère retombe doucement. Elle est perdue dans la contemplation de ce corps étonnamment bien proportionné, splendide, et elle reste stupéfaite, comme si elle n’avait jamais remarqué sa poitrine ferme, insolemment dressée, ses jambes fuselées, son ventre plat, et toutes ces courbes harmonieuses qui appellent le désir. Un corps souple fait pour l’amour qui, si elle en croit son beau-frère qui lui avait fait auparavant quelques confidences avant de ne plus pouvoir la supporter, ne se pliait jamais totalement aux affres de la passion. Elle se sent honteuse et désorientée lorsque, l’espace ...