1. La secte du plaisir


    Datte: 10/12/2017, Catégories: ff, 69, init, policier,

    ... d’un éclair, elle l’imagine en amante fougueuse et passionnée dans les bras de Maud ou Christelle. Depuis ses relations saphiques, elle ne regarde plus les femmes de la même façon, et découvre maintenant sa sœur d’une autre façon, un être de chair et de tentation, beau et attirant. Elle s’imagine elle-même en amante de Rachel, et cette idée lui paraît si stimulante et audacieuse que le feu de la passion lui monte aux joues, lui brûlant le visage. Déroutée, elle s’efforce de laisser dériver ses pensées dans des directions plus sages. Leur conversation n’est pas terminée et elle doit convaincre Rachel de la laisser seule juge de son destin, qu’elle doit la laisser ici et repartir seule. Assise sur le lit, elle tapote le sommier à sa gauche, l’invitant à la rejoindre. Rachel suit son regard et lui sourit, apparemment soulagée de voir sa sœur dans de meilleures dispositions. Elle se laisse vite tomber à côté d’elle, puis écoute, silencieuse et attentive, ses choix, ses motivations, toutes les raisons qui la poussent à rester ici. Lucie sent que sa sœur se recroqueville à mesure qu’elle argumente avec le plus de conviction possible, même si elle n’est toujours pas d’accord. Peu importe. D’accord ou pas d’accord, Lucie se doit de la convaincre de partir vite de cet endroit avant qu’elle ne soit démasquée. Rachel, en l’écoutant ainsi, si naïve, si endoctrinée, ne peut s’empêcher de sangloter. — Je t’ai toujours protégée, dit-elle péniblement. Et si je pars, qui va te protéger ? ...
    ... Lucie, n’y tenant plus, se jette dans ses bras, s’accroche à elle, comme elle le faisait quand elle était une enfant effrayée et perdue, rebelle et haineuse, en voulant à la Terre entière de se sentir si mal dans sa peau. Rachel, d’un geste naturel, se met à lui caresser les cheveux et Lucie, comme hypnotisée, se calme, son visage pressé contre sa poitrine, sentant sa chaleur, sa douceur, sa peau exquise, son enivrante odeur féminine. Et ne pouvant détacher ses yeux de la superbe poitrine qui, à quelques centimètres, semble la narguer : deux coupoles de chair à la peau veloutée, dont les délicats bourgeons violacés se raidissaient sous la fraîcheur de la nuit… À moins que… À moins que la sage et respectable mère de famille soit à son tour gagnée par un trouble inconnu, d’où le frémissement des tétons qui s’étirent de façon significative. À cette idée, une passion tumultueuse et interdite la saisit brutalement, la faisant trembler comme si on l’avait branchée sur une prise électrique. Rachel se méprend sur l’origine du frisson et la serre davantage contre elle, approchant le visage enfoui plus près sur sa poitrine. — Pauvre chérie, t’as froid ! la plaint-elle d’une voix apaisante. Le visage de Lucie s’empourpre d’un feu brûlant, les traits déformés par une pulsion animale qu’elle a de plus en plus de mal à contenir. Hésitant sur la suite des événements, se posant mille questions. Consciente d’être un monstre de perversité depuis qu’elle s’est enflammée dans des amours saphiques. ...
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