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La Tour d'Ivoire
Datte: 12/12/2017, Catégories: nonéro, policier,
... haletant. Je vais partir, et vous ne me suivrez pas, ou j’appelle les flics ! Elle se leva précipitamment. Mais Charles continuait à sourire, sûr de lui. — Assieds-toi, poupée. J’ai pas fini. Si tu t’en vas maintenant, tu sauras jamais pourquoi je suis venu te voir. Liana le regarda. Et frissonna. Elle devait choisir entre la prudence et la curiosité. — La curiosité est un si vilain défaut, pensa-t-elle en se rasseyant lentement.— Peu importe comment il s’appelle. Ce que je veux, c’est que tu ne le revoies pas, annonça alors Charles. Sa voix était dure. Liana déglutit avec peine. — Pourquoi ? demanda-t-elle d’une voix enrouée.— Parce que je te le dis, poupée. Charles finit sa bière et sortit une cigarette. Elle suivait des yeux le moindre de ses gestes. — Vous voulez que j’arrête de voir M. Tomaze ? demanda-t-elle encore, pour être sûre d’avoir bien compris. Charles rejeta un nuage de fumée, regarda pensivement le bout de sa cigarette, puis dévisagea la jeune femme en face de lui. Ses yeux exprimaient la froideur de l’acier. — Ouais, répondit-il seulement.— Sinon… ? Autre silence. Puis un sourire mauvais vint lentement étirer la bouche de l’homme. Liana eut un autre frisson. — Sinon je vais m’énerver. Et les choses vont mal tourner, poupée, compléta-t-il sèchement.— Et elles tourneront mal pour qui ? insista Liana d’un ton sinistre. Charles ne répondit rien. Il tira sur sa cigarette, puis d’une main, sortit un billet froissé de sa poche, qu’il posa sur la table. — Il va s’en ...
... aller ! pensa Liana. À la fois paniquée, effrayée, et soulagée par cette perspective.— Vous savez que ce sont des menaces, ça ? reprit-elle vaillamment. Elle essayait de se maîtriser, mais ses doigts tripotaient nerveusement sa serviette en papier. — Je pourrais porter plainte contre vous, ajouta-t-elle. Charles lui rit au nez. — Eh bien fais-le !— Je peux vous demander pourquoi vous faites ça ? Charles l’étudia entre ses cils. — Pour me venger, répondit-il à voix basse. Ce salopard paiera sa dette, comme tout le monde ! Une note d’amertume s’était glissée dans sa voix. — Mais voyons, si vous voulez vous venger de M. Tomaze, pourquoi vous en prendre à moi ? Je le connais à peine… essaya-t-elle de raisonner.— Tant mieux ! Comme ça, il n’aura pas l’occasion de t’approcher de trop près…— Et puis qu’est-ce qu’il a fait de si répréhensible ? répliqua-t-elle avec colère. Vous ne manquez pas de culot, vous ! Je suis seulement en affaires avec ce monsieur, et vous, vous venez me trouver avec vos menaces à deux balles, sans même savoir ce qui me lie à ce type ! Pour qui vous prenez-vous ?— La ferme ! s’écria-t-il en tapant violemment du poing sur la table. Liana se tût, mais vit du coin de l’œil que l’incident avait enfin attiré l’attention du barman et du serveur. — Ce type n’est pas ce qu’il prétend être ! rugit Charles, les yeux exorbités. C’est un salopard, et toi connasse, je t’empêche de crever à cause de lui ! Mais ce n’est pas pour toi que je le fais, c’est pour faire mal à ce ...