Chroniques immortelles (33)
Datte: 13/12/2017,
Catégories:
Divers,
... pénétrer l’esprit des personnes en face de lui pour rester en permanence auprès de moi, prêt à intervenir au cas ou… Mais sur l’instant, il m’ignore et regarde fermement Nastya. — Eh bien, reine Pasyphaë, dit-il, voilà bien longtemps que nous ne nous étions pas vus, n’est-ce pas ? — Seigneur Ares, murmure t-elle. A genoux, lance t-elle à l’adresse des femmes, inclinez vous devant notre dieu tutélaire, le père des Amazones ! A genoux, toutes ! Les femmes s’inclinent. J’en crois pas mes yeux. J’ai du mal à comprendre cette scène surréaliste. Et pourtant, c’est bien çà : Ares dieu de la guerre fait face à… Pasyphaë, reine des Amazones, celle-là même qui a signé le document que Kemal avait emporté avec lui dans mon chalet ! — Alors majesté, que faisons nous de cette femme ? Reprend Ares narquois. A mon avis, tu devrais la faire exécuter. Elle est indiscrète, impulsive, irréfléchie, insolente, rebelle, sans cervelle, entêtée et irrespectueuse, et j’en oublie. Oui vraiment, je trouve que la hache serait une bonne solution. J’ouvre la bouche saisie par un mélange de stupéfaction et d’indignation. Je vois un léger sourire au coin des lèvres de la reine. Je suis à deux doigts de répliquer, mais il reprend. — Mais j’ai appris à la connaître. Elle est aussi, courageuse voire téméraire, prête à risquer sa vie et sa liberté pour une juste cause, prête à se sacrifier si nécessaire. Elle a même osé défier Tengri, notre père à tous pour sauver des innocents. Et elle est juste, droite, ...
... fidèle, sincère et loyale. Et c’est une amie… Elle s’offre aux Amazones ? Du plus profond de toi, tu peux la croire. — Mais… c’est une olympienne, fait péniblement Ayala derrière moi. C’est une ennemie ? — Je suis aussi un olympien ! Répond sèchement Ares. Et pourtant vous m’êtes fidèles et me vénérez malgré tout ! Ayala a baisé la tète. — Reine Pasyphaë, la décision t’appartient, conclut-il. La reine se détend, un sourire se dessine sur son visage. Elle a compris le message et je la sens soulagée de ne pas avoir à prendre elle même une terrible décision. Elle fait un signe à Gulasyl. Cette dernière ramasse le bouclier que j’ai laissé tomber. — Pour l’heure, reprends ce bouclier et ce casque, me dit-elle. Voici l’épée avec laquelle tu as combattu. Prend cet arc et ces flèches. Tu es digne de porter ces armes. On va te donner tes propres armes. Je ne peux te donner rien d’autre que tu ne possèdes déjà, rajoute t-elle en me prenant par les épaules, mais dorénavant, Christine Gautier, tu es une Amazone… Je suis sonnée, étourdie. J’ai du mal à réaliser ce qui vient de se passer. Nastya – ou Pasyphaë, je sais plus – m’a donné l’accolade et les femmes se succèdent pour me féliciter. Je suis une amazone ? Manquait plus que çà ! Et puis mon regard tombe sur Ayala. Elle est toujours prostrée sur le sol, tète baissée, avec le collier qui neutralise ses pouvoirs autour du cou. Elle saigne du nez. Il est fracturé. Je l’ai pas ratée… Je ressens sa tristesse, son amertume, son désespoir, son ...