1. Ma colocataire (9)


    Datte: 10/01/2018, Catégories: Lesbienne

    La voyeuse enfin confondue . C’est à peine si Magalie a levé la tête en me voyant rentrer dans la chambre, le lundi suivant, en fin d’après-midi. À vrai dire, moi non plus, je n’avais pas envie de discuter. La soirée du vendredi, chez Clarisse et Pierre-André, était encore trop présente à nos esprits pour que nous ayons envie de la commenter. La vue du placard dans lequel nous avions rangé le fameux cadeau nous rappelait constamment les événements liés à l’invitation à dîner. J’ai balancé mon sac sur mon lit, me suis assise à mon bureau. La fin de l’année approchait, le rythme était nettement moins soutenu. Je me suis attelée à mon travail et, à vingt-deux heures, j’avais tout terminé. Magalie vint me secouer à l’heure du repas. Nous sommes descendues sans entrain à la cantine, comme deux bénédictines conscientes qu’elles vont encore manger trop peu, la tête dans leur assiette, muettes, en écoutant pour la centième fois les mêmes litanies. La prépa HEC nous tira de notre torpeur en nous apostrophant : — Alors, les filles, on a des problèmes de couple ? Sans relever l’interpellation, nous sommes allées prendre place à une table. Magalie, cependant, avait accusé le coup ; à son air concentré, je vis qu’elle ruminait une contre-attaque. Le repas fut morne. Ma copine paraissait contenir sa fureur avec difficulté. De retour à la chambre, elle explosa : — On se la fait, ce soir. J’en ai ras le bol de ses allusions et de la façon dont elle nous épie. Nous avons donc recommencé ...
    ... le même scénario, à la même heure. Vingt-trois heures trente. Je suis entrée dans les sanitaires. La fille était devant le lavabo, en train de se laver les dents. Un frisson me parcourut, dû sans doute à l’excitation présente et à la frustration causée par l’exhibition manquée quelques jours plus tôt. J’ai reproduit les mêmes gestes en espérant que rien, cette fois, ne viendrait gripper la machine. Le savon, à nouveau, tomba par deux fois dans la douche, me forçant à me baisser, les fesses face au trou de la porte. J’eus une envie pressante que je pris plaisir à satisfaire. À peine avais-je fini de faire pipi, la voix de Magalie résonna dans les sanitaires : — Mais qu’est-ce que tu fais là ? En réponse, je perçus un bredouillement indistinct, puis à nouveau, la voix de ma copine : — Alors, tu mates à travers les portes des douches ? Quelle honte ! J’ai entrouvert la porte, passé la tête, affichant un air affolé : je n’étais pas censée savoir ce qui se passait. — Ah, c’est toi, Laure. Tu sais ce qu’elle faisait ? Elle te regardait par un trou de la porte. C’est dégoûtant ! Magalie jouait la stupeur et l’indignation avec un naturel qui forçait l’admiration. La fille, complètement décontenancée, nous regardait d’un œil hagard, l’une après l’autre. — On ne peut pas laisser faire ça, continua Magalie, il faut se plaindre ! Intervenant alors (par jeu ? Par compassion envers la pauvre fille ?), j’ai demandé à Magalie de me laisser finir de me doucher ; on discuterait plus tard de ...
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