1. Petite mousse


    Datte: 23/01/2018, Catégories: fh, hplusag, bateau, fsoumise, hdomine, fsodo, init,

    Le cœur battant, Sophie s’approcha du port. Ralentissant, hésitante, elle observa les bateaux à l’ancre, leur blancheur aveuglante face au soleil couchant qui lui faisait plisser les yeux. Elle s’avança le long du quai, s’efforçant de lire leurs noms. Arrivée au bout du quai, elle n’avait pas trouvé celui qu’elle recherchait. Elle ressentit quelque chose d’étrange, curieux mélange de soulagement et de déception. Et si elle repartait simplement chez elle ? Sa vie redeviendrait simple, elle s’excuserait un peu plus tard, puis oublierait tout de la pulsion qui l’avait amenée là. Mais non, elle n’avait pas été jusque-là pour renoncer maintenant, après avoir fait l’essentiel, initié l’échange, se laissant, au fil des jours, des messages, d’une brève rencontre, séduire, puis subjuguer. Elle n’aurait pas en vain fait le pas immense de surmonter sa pudeur, de révéler à demi mots son attente, ses envies, et tranquillement confirmé sa détermination, lorsqu’il avait fait mine d’en douter. Elle revint, lentement, regardant mieux, s’avançant sur les pontons lorsqu’elle avait un doute. Au départ masqué derrière un autre, un voilier se dévoila au fur et à mesure de son avance, et son cœur se mit à battre plus fort. Son intuition lui disait qu’elle l’avait trouvé. Lorsqu’elle lut sur la poupe le nom qu’il lui avait dit, elle ne fut pas surprise, elle savait déjà. Respirant à fond, elle reprit le contrôle d’elle-même. Lorsque les battements de son cœur se furent calmés, elle s’approcha, ...
    ... lentement. Sophie était vêtue comme prescrit, entièrement en blanc, d’un chemisier, d’un ample pantalon de marine en coton, et de chaussures de pont. Rien d’autre. Elle aurait pu mettre une tenue qui mette son corps svelte en valeur. Un instant elle regretta d’avoir obéi – un instant seulement, avant de se reprendre, car elle comprenait pleinement l’importance de l’obéissance dans le rôle qu’elle avait accepté. Et puis, après tout, le blanc s’accordait bien à sa peau bronzée. Elle s’approcha du bateau, calme en apparence. S’il persistait à ne pas apparaître, elle se demandait si le soulagement l’emporterait sur la déception. Un moment plus tard la porte du carré s’ouvrit, et elle le reconnut. Il la regarda, un sourire chaleureux aux lèvres, puis d’un geste l’invita à monter à bord. — Venez, lui dit-il, il n’y a personne d’autre. Je l’espère bien, pensa-t-elle. Sophie enjamba les filières, et se retrouva à bord. — Voulez-vous visiter ? demanda-t-il, l’invitant d’un geste à entrer dans le carré. Sophie le suivit dans la descente. Elle découvrit le spectacle familier de l’intérieur d’un navire en bois, ancien, le teck, les sièges banquettes, la table à cartes, ornée d’un sextant traditionnel, jonchée de quelques livres. La lumière du ciel encore clair filtrait par les hublots. Mais ce qui la frappa par-dessus tout fut l’odeur, si présente dans sa mémoire, le mélange indéfinissable de bois, de cire, et d’eau de mer. Elle se retourna vers lui, et surprit son regard baissé, détaillant ...
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