Mon patron, cet abruti (3 / 7)
Datte: 14/02/2018,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
hsoumis,
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... Pourquoi pas ce soir ? J’empoche à nouveau clé et papier, éteins les lumières et quitte le bureau. Mes pas résonnent dans le couloir désert. Il ne doit plus y avoir grand-monde dans la maison ! Je pousse la porte coupe-feu et, dans le petit hall, appelle l’ascenseur. Un léger carillon, un déclic : la cabine est là, et je m’y engouffre. L’index suspendu un instant dans l’air, je regarde mon reflet dans le miroir, comme pour quêter son approbation. Je devrais pousser sur le « zéro », mais presque malgré moi, c’est le « trois » qui s’allume et, avec un léger bourdonnement, la cabine s’élève de quelques mètres avant de s’immobiliser dans une secousse accompagnée d’un déclic déverrouillant la porte. Je débouche dans un petit hall, où l’ascenseur est épaulé du traditionnel escalier qui permet aux moins paresseux de travailler des guibolles et aux claustrophobes de se donner une bonne raison de faire du sport. En face, je découvre la porte menant aux archives, flanquée de son lecteur de cartes magnétiques. Je tire mon badge de mon sac et l’huis se déverrouille dans un léger bourdonnement. Les combles ne sont pas complètement obscurs. Les étagères encombrées de dossiers se découpent en contre-jour d’une lumière ténue s’insinuant par de minuscules tabatières. L’étage mansardé, où flotte une odeur de poussière et de vieux papiers, ne semble receler aucun trésor. Que suis-je donc venue faire ici ? Que suis-je occupée à chercher, entre ces rayonnages, au milieu de ces caisses qui ne ...
... représentent rien pour moi ? Quelle est l’idée suivie par la personne qui m’a incitée à visiter ces lieux ? Je m’avance entre des montagnes de papiers, sans but précis, imaginant que quelque chose attirera mon attention. Je pense que François pourrait être l’auteur de cette blague, que je pourrais retrouver le soutien-gorge suspendu quelque part avec la mention :« haha, je t’ai bien eue ! », et me sentir à nouveau ridicule. Se pourrait-il que quelqu’un se cache quelque part, chasseur à l’affût prêt à me bondir dessus pour m’arracher mes vêtements et me violer sauvagement ? Je hausse les épaules à l’intention de mon imagination débordante et me prépare à faire demi-tour, à aller tourner la poignée du battant qui s’est refermé derrière moi, lorsqu’une autre porte attire mon attention, au milieu d’un mur de séparation. Elle est flanquée du pictogramme réglementaire indiquant l’issue de secours. Le panneau est pourvu d’une serrure actionnée par une large barre « anti-panique », et je décide de quitter les lieux par ce chemin. Je pousse la porte, et parviens dans un autre petit hall où s’amorce l’escalier de secours permettant de redescendre, mais aussi, en face, une autre porte. Le grenier est vaste, et je sais ne pas me trouver à l’extrémité du bâtiment. Dans mon dos, la sortie de secours du local archives s’est refermée, et ne comporte ni poignée ni lecteur de badge. J’hésite un instant, partagée entre l’envie de descendre et celle de pousser plus loin la curiosité, mais comme la ...