1. Plaisirs nouveaux (2)


    Datte: 16/02/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... un chaos total que lui seul comprenait (peut-être même pas d’ailleurs), un cendrier plein à côté, une cigarette aux lèvres, et une concentration terrible. - On t’a déjà dit que tu étais un bourreau de travail ? - Le coup classique, j’étais en train de m’endormir et j’ai eu une idée… Impossible de rester au pieu après ça… - Je connais bien oui, tu me montres ? - Pas encore, j’ai fini de la noter, mais ça va prendre un moment avant que je ne trouve la manière de vous l’expliquer facilement - Je vois, on va encore avoir droit à un de tes interminables monologues où on se demande si tu nous expliques un truc ou si tu penses tout haut ? - Euh… Probablement oui ! C’est comme ça que les artistes voient mes interventions ? - La plupart oui, c’est pas méchant, c’est même plutôt drôle à regarder, et je connais bien ce genre d’état, difficile de faire autrement… Tu n’as pas envie que je t’aide à organiser tes idées ? - Allez pourquoi pas… Il s’est mis à m’expliquer son travail du soir, j’essayais de traduire ça avec d’autres mots, de lancer des idées qui me venaient, il notait, on arpentait maintenant la terrasse, aussi agités l’un que l’autre. Les idées fusaient, se percutaient, en donnaient de nouvelles, le spectacle prenait sens dans nos crânes au milieu d’une tempête neuronale, et un observateur extérieur aurait vu deux hurluberlus qui s’agitaient en discutant, prenant parfois des poses étranges qui n’étaient autres que les idées auxquelles on essayait de donner corps. A ...
    ... plusieurs reprises, nous nous sommes retrouvés l’un contre l’autre, à esquisser des pas de danse, et en même temps que l’excitation artistique, montait une autre excitation, bien plus physique et primale celle-là… C’est assez classique, cet état d’esprit amène chez beaucoup d’artistes une tempête d’hormones, dont des hormones de plaisir, et je pense qu’au bout d’un moment, le cerveau ne sait plus si il est excité par le projet ou la personne en face de lui, et comme l’imagination dans ces moments là est à son paroxysme, on imagine des tas de choses… Dont certaines n’ont pas grand-chose à voir avec le spectacle… Une fois que l’on a eu fini notre « crise de créativité », on s’est retrouvés assis, lui sur le sol, moi en tailleur sur une table, un peu perdus, un peu surpris d’être sur cette terrasse et de revenir au monde réel. - Merci, lui ai-je dit - Pour ? - Pour cette séance de création échevelée que l’on vient de vivre, ça fait longtemps que je n’avais pas vécu ça… - Merci à toi d’avoir été là pour rebondir… Ca a été un plaisir de partager ça avec toi. - Je me sens vidée là… - Tu devrais peut-être aller te coucher… Il est 4h du mat… - C’est pas de la réelle fatigue, c’est plus l’impression d’avoir eu un orgasme très long et très fort… - Je vois exactement ce que tu veux dire… D’ailleurs, je pense que c’est proche d’une certaine manière. - Dans ce cas là tu es franchement un bon coup ! Après le fou rire qui s’est emparé de nous, on s’est regardés tous les deux… Grand silence… Plus ...