La petite vie de Many
Datte: 23/02/2018,
Catégories:
Voyeur / Exhib / Nudisme
nonéro,
mélo,
Many est une petite fille aux cheveux d’or. Ses camarades la surnomment d’ailleurs "Boucle d’or", en référence notamment à l’un de ses livres préférés. Many est le genre de petite fille que tout futur parent rêverait d’avoir. Gentille, souriante, créative et obéissante. Cette petite fille, la vie s’en émane et s’y reflète, la vie agréable, la vie sans souci, presque. Many vient de souffler ses huit bougies. Elle se sent grande maintenant, tellement grande qu’elle s’est risquée à transgresser l’interdit. Pour la première fois, elle a tenté de faire ce qu’aucun autre de ses compagnons n’avait osé jusque là. Les madames le leur avaient pourtant bien défendu, mais la curiosité l’avait emporté. La curiosité, mais aussi la peur, la peur du monsieur à la barbe et à la blouse blanches, la peur de la seringue et de son aiguille, la peur du liquide rougeâtre et de cette sensation désagréable dans son avant-bras. Cette peur l’avait poussée à l’inimaginable : la désobéissance. Alors, très tôt ce matin, alors que tout le monde dormait encore, elle l’avait franchie, la porte de l’orphelinat. Seule dans la rue et dans le froid, Many n’a pas traîné à se chercher un refuge. Il faut dire que le vent et la froideur ne faisaient guère de bien à sa petite gorge. Cela faisait déjà quelques jours qu’elle toussait, et le monsieur à la barbe lui avait bien dit : "Faire attention à ne jamais prendre froid." Elle avait toujours été intriguée par le grand bâtiment qu’elle apercevait de la fenêtre, ...
... bâtiment devant lequel, presque tous les jours, une longue file de personnes se déroulait. Many s’était demandé ce que pouvaient bien faire tous ces gens à l’intérieur. Ils y restaient souvent plusieurs heures et ressortaient ensuite par petits groupes épars. C’est donc naturellement qu’elle s’est dirigée vers le gros bâtiment. Elle savait, à force d’observation, qu’il n’y aurait pas de file aujourd’hui, mais que l’un ou l’autre camion amènerait peut-être quelques rectangles emballés, ce qui lui laisserait quelques minutes pour se glisser à l’intérieur. Petite qu’elle était, elle arriverait certainement à passer inaperçue. * * * — Alors comme ça vous vous appelez Tania. C’est un joli nom, presque aussi joli que son propriétaire. De petites rougeurs apparaissent sur les joues de la jeune femme, en guise de réception de ce compliment. Elle reste un moment à faire tourner la petite cuillère dans son café. — Mais vous ne m’avez toujours pas donné le vôtre, répond-elle à son interlocuteur.— Eric. C’est peut-être plus commun, mais c’est ainsi que je me nomme. Un long silence s’installe entre le jeune homme et la jeune femme, silence seulement troublé par la musique incessante d’une ambiance de café. Il ne la connaissait pas. Il ne l’avait jamais vue jusqu’à ce jour où, pour une raison qui lui échappe, il l’avait accostée sur le devant d’une baraque à l’abandon. Elle était assise sur les marches du perron, pensive, le regard dans le vide. C’était l’instinct qui l’avait poussé. Il ne voit ...