1. Peur et désir


    Datte: 01/03/2018, Catégories: fh, fplusag, extracon, Collègues / Travail fépilée, campagne, caférestau, voyage, intermast, Oral fdanus, humour, occasion,

    ... et dans la plus totale discrétion, vous êtes partante ? Après un petit temps de réflexion, Bernadette m’affirme avec un ton très résolu qui contraste avec sa gêne passée et le rosissement de ses joues : — Si c’est sans aucun risque : oui ! Puis quelques instants plus tard elle ajoute, toujours très décidée : — N’oubliez-pas que dans cette affaire, c’est moi qui prends tous les risques.— Je le sais, mais je peux vous promettre qu’avec moi vous ne risquez rigoureusement rien. Je n’ai jamais trahi une femme de ma vie. Bernadette me sourit ; ses joues ont repris leur couleur naturelle, ses peurs semblent s’être éclipsées. La balle est maintenant à 100% de mon côté. Trouver un alibi ne me fait pas peur et, sans trop me vanter, je me suis fait une spécialité des alibis à caractère professionnel. Le problème des connecteurs que j’ai détecté ce matin sera peut-être le début de la solution, mais pour ce faire j’ai besoin d’une première confirmation. — Dans l’usine de Castres, vous fabriquez les bobinages de certains mécanismes de commande ? demandé-je à Bernadette, sûr de moi.— Oui. La découpe des tôles magnétiques, les enroulements, les isolations et l’imprégnation sont faits chez nous. Le reste est réalisé dans des ateliers de montage de la région. En deux mots, à Castres, nous concevons et nous fabriquons, mais nous n’assemblons pas.— C’est bien ce que je croyais savoir à la lecture des comptes-rendus de tests.— Mais pourquoi vous me posez cette question ?— Je vous en parlerai ...
    ... plus en détail en arrivant à l’usine. Je ne dis pas tout de suite à Bernadette que c’est son mari qui va être le point fort de mon « alibi en béton ». Avant cela, le proverbe nous expliquant qu’il faut savoir battre le fer pendant qu’il est chaud, je veux passer avec Bernadette du stade des bonnes paroles au stade d’une action plus féconde, mais discrète. Je lui demande donc à voix basse et avec le sérieux qui s’impose : — Bernadette, j’aimerais défaire le gros bouton de votre pantalon.— Mais pourquoi, vous plaisantez ?— Non je ne plaisante pas ; c’est pour vous faire une surprise. Et j’ajoute quelques secondes plus tard, voyant qu’elle ne m’a pas encore répondu : — Mais si vous voulez le faire vous-même : à vous l’honneur !— J’ai l’impression que vous voulez me faire faire des bêtises.— Non, rassurez-vous ! Ce n’est pas une impression, c’est une certitude. Alors que je n’ai pas embrassé Bernadette, elle sort subrepticement la chemise de son pantalon… et en déboutonne le gros bouton. — Vous êtes content de vous ? me déclare-t-elle. Vous avez gagné !— Je le serai encore plus dès que le serveur qui arrive sera reparti. Une fois arrivé, le serveur nous demande si nous prenons des cafés. Je lui réponds immédiatement sur le ton de la plaisanterie : — Pour moi, c’est sans sucre et donc sans petite cuillère, s’il vous plaît.— Idem pour moi, ajoute Bernadette, ayant visiblement hâte de le voir s’en aller. Disposant de quelques minutes avant que le serveur ne revienne, je fais glisser ma ...
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