1. La Hase et le Rapace - 2


    Datte: 04/03/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... est allé bloquer l’accès de la dernière poche à gauche. Si elle se débrouille bien, elle gagnera la partie sans qu’il ait pu jouer. Elle se concentre donc sur le 4 qui se dirige vers le trou mais s’arrête, en équilibre sur le bord, sans y tomber. La main passe. L’homme tourne autour de la table afin de déterminer le meilleur positionnement. La bille 8 l’ennuie, elle est vraiment très mal placée et, pour l’éviter il va devoir jouer des bandes. Il pousse la blanche d’un coup sec. Une bande, puis deux. La blanche enfin percute la 6 qui s’empoche du bon côté. Au tour de la 9 maintenant. Un coup direct avec léger effet rétro qui vient positionner la 7 qu’il rentre dans la foulée. La blanche vient se coller à la 1 et la 5 qui sont à touche-touche. Il est temps de dévoiler son jeu. L’homme grimpe sur le billard, s’agenouille sur le bord et trouve son équilibre. La queue perpendiculaire à la table, il se prépare pour un « massé ». L’inflexion courbe qu’il donne ainsi à la bille blanche projette la 5 vers la 8 qu’elle déloge sans rentrer. La 1, elle, reste sur place. La main passe. Laissant couler sa queue, la jeune femme pousse la 2 qui, percutant la 4, la fait rentrer. Elle, qui espérait faire d’une pierre deux coups en empochant également la 2, est dépitée. D’autant que la boule blanche est allée se loger au milieu de la table. Elle se positionne, la taille collée à la table, le buste en avant. Et elle effleure une bille, qui bouge. Elle perd la main, que l’homme reprend et ne ...
    ... lâchera plus. En trois coups, il empoche les billes restantes. Positionne la blanche et envoie la noire dans un trou après les trois bandes réglementaires. La jeune-femme est renfrognée. - Passons à table, tu veux ? Ce n’est qu’une question rhétorique et l’homme sourit. Un instant, il a dans l’idée d’exiger son gage : non ! Moi je passe à table et toi, tu me sers… pense-t-il. Mais si cette idée l’inspire, il n’en dit rien. Il ne faut pas aller trop vite et puis il a une autre envie, qu’il conserve pour le dessert. Le déjeuner est délicieux et extrêmement évocateur : les tranches de melon entremêlées tête-bêche, stylisent sans équivoque, la position du soixante-neuf. Le jambon qui repose dessus, a pris forme humaine et, deux petites boules de melon affirment sa féminité. L’homme prend le temps de déguster sans quitter son hôtesse des yeux. Elle le lui rend bien. Arrangées en ovale imparfait, les miettes de sole représentent les grandes lèvres d’une chatte d’où s’échappent, sous forme de sauce, une cyprine délicieuse. En apportant ses plats, Evelyne a un air bravache. Bien qu’au tréfonds d’elle-même, elle soit rouge de confusion. Comment ai-je osé faire ça se demande-t-elle. Mais elle assume. L’homme cependant, rit sous cape, des grandes inspirations qu’elle prend pour se calmer, dans la solitude de sa cuisine. Le repas est assez silencieux. Aucun des deux n’ose parler. Le désir est tellement palpable que la moindre parole risque d’en déclencher l’explosion. Elle comme lui sentent ...
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