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La Hase et le Rapace - 2
Datte: 04/03/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro
Lundi matin. Il est neuf heures deux quand le téléphone de l’homme joue « les yeux revolver », sonnerie qu’il a créée exprès pour Evelyne. Il n’a pas le temps de répondre et c’est tant mieux se dit-il. Il a bien d’autres soucis en tête. Entre autre, il se demande comment il va occuper sa journée. Il déteste les vacances. Elles ne sont pour lui que source d’ennui et de désœuvrement. Comme il n’a guère d’amis et que ceux-ci travaillent, son choix d’activité est limité en cette fin d’octobre. Par acquis de conscience plutôt que dans l’espoir de décrocher une occupation, il téléphone aux boîtes de prod avec lesquelles il travaille durant l’été. Mais la période n’est pas propice pour elles non plus. Il raccroche sur la promesse d’un montage délicat la semaine suivante. C’est toujours mieux que rien. Il est tellement préoccupé par son inactivité que le tintement qui lui annonce un message vocal, le surprend. Il a complètement oublié l’appel manqué d’Evelyne. Il écoute le message et pense assez vite que sa journée est sauvée. Une invitation à déjeuner n’est pas pour lui déplaire. D’autant qu’il se remémore avec délices, la pipe qu’elle lui a prodigué. La bouche de cette femme est un régal, pense-t-il. Qu’en est-il du reste de son corps ? Il sait désormais qu’il ne va pas tarder à le découvrir. La voix d’Evelyne lui dicte son adresse et l’heure du rendez-vous. Le fait que l’invitation se passe chez elle ne laisse aucun doute sur la suite des événements. Il s’en réjouit et confirme ...
... sa venue par un texto des plus concis : « OK ! » Mufle ! Bien entendu, la jeune-femme ne s’attendait pas à autre chose de la part du bonhomme. Elle espérait néanmoins que sa goujaterie se serait un peu estompée après l’apothéose du dimanche matin. Elle se leurrait. Les hommes ne changent pas aussi vite. En fait, les hommes comme lui ne changent pas, un point c’est tout. Ce constat ne l’empêche pas de mettre les petits plats dans les grands et de préparer un repas qu’elle souhaite à la fois délicieux et suggestif. Au menu : jambon de Bayonne sur lit de melon (ce n’est pas vraiment de saison et elle a dû courir les marché pour trouver un melon acceptable en ce milieu d’automne) ; filet de sole sauce meunière et pour finir pommes au four et leur coulis de caramel. La présentation qu’elle réserve à ces mets ne devrait laisser aucun doute sur ses intentions. Dans le cas contraire, le « verre » dont elle a eu l’idée pour lui permettre de goûter l’armagnac grand cru, emportera sans aucun doute, l’adhésion de l’homme qu’elle convoite. Une compilation de slows pour parfaire l’ambiance. Et le tour sera joué ! Il est déjà presqu’onze heures quand elle se rend compte qu’elle n’a rien prévu pour l’apéritif. Comme elle n’a pas le temps de le faire elle-même, elle se précipite chez le traiteur qui aura bien quelques petits fours à lui céder… Mais nous sommes lundi, le traiteur est fermé. Elle court donc de boulangerie en boulangerie. Pour rien. Et quand elle revient, catastrophe ! Les filets ...