Les deux piliers du bar d'en face (1)
Datte: 01/04/2018,
Catégories:
Trash,
Monsieur, Comme vous le savez, j’habite en face du bar resto du village. Et comme les autres, il a ses piliers. Gérard, car c’est réellement son nom, en est le chef de file. Il est petit, dégarni et le visage rougis car rarement à jeun. Je n’aime pas le voir et pourtant cela arrive très régulièrement. Quand je me gare devant la vitrine, je sens son regard libidineux me mater. Ça me dégoutte. Quand il est dans la rue et que je le croise, je lui dis bonjour en baissant les yeux pour ne pas voir les siens lorgner sans vergogne sur moi et sais qu’il se retourne quand je le dépasse. Le deuxième a presque mon âge, je l’avoue. Il est le fils d’une des patronnes. Benjamin est répugnant tellement c’est un connard ! Pardon pour le langage, Monsieur. Il ressemble à un Raptout et passe son temps à provoquer les gens. Souvent il m’a sifflé dans la rue et m’a même mis une main aux fesses un jour. Il a déjà dit à mon mari qu’avec une femme comme moi, il pourrait se faire du fric s’il me faisait tourner. Je ne le supporte pas, je l’ai en horreur. Penser à leurs odeurs me donne déjà des hauts le cœur. Il est vrai qu’ils sont tellement souvent accoudés au comptoir qu’ils ne doivent pas avoir beaucoup de temps libre pour se laver. Gérard n’a jamais eu de machine à laver et ne dois pas avoir de dressing très fourni si j’en crois l’éternel maillot de foot qu’il porte invariablement. Benjamin, lui, habite encore chez sa mère et a le service blanchisserie à domicile. Par contre, maman a renoncé ...
... depuis longtemps à le forcer à prendre une douche. De temps en temps, je commande des grenouilles pour les manger chez nous. Les patronnes ne le font pas normalement, le privilège d’être voisins. Et ce jour-là, j’attends au bar que ma "commande" soit prête quand les 2 m’accostent, l’air plus vicieux que jamais... Mon premier réflexe est de regarder comment je suis habillée. « Oh non... » Normalement le dimanche, c’est détente. Mais ce midi, on était invité à manger et je me suis fait plaisir pour m’habiller. Robe assez près du corps d’un joli bleu roi, veste courte simili cuir et bottines à talons. Et ce n’est que la partie visible. Leurs regards malsains me brûlent la peau mais je ne peux pas les esquiver. « Bah alors, ton mec a pas peur de te laisser sortir habillée en pute ? À sa place, je te laisserai attachée dans ta vitrine. » Quand je disais que Benjamin était un connard. Je ne sais même pas ce qu’il essaie de faire : de l’humour peut être ? Gérard ricane, trop saoul pour pouvoir émettre autre chose qu’un son. Je baisse les yeux et tourne la tête, regardant la fameuse vitrine. Ma maison est un ancien magasin avec donc une baie vitrée donnant sur la rue. Derrière cette vitre, il y a un genre de sas dans lequel on accède par une porte située dans la salle à manger. Comme je ne réponds pas, il prend ça pour un affront, m’attrape le menton pour me forcer à le regarder et me dit : « À ta place, je ferai pas la sainte nitouche. Tu crois que j’t’ai pas vu faire rentrer l’autre ...