Le récit angoissexy de Neopassenger (1)
Datte: 02/04/2018,
Catégories:
Divers,
... suis probablement construite un peu en opposition avec cet archétype de la salope (appelons un chat un chat), bien qu’en soi je n’ai rien contre les femmes qui aiment prendre du plaisir au lit. Il se trouve juste que je n’en suis pas une. Mais je vous vois venir, lecteur. Vous vous dites sans doute que je suis l’archétype de la juriste psychorigide, étoile de mer au lit, et que si je n’ai jamais vraiment pris mon pied dans un plumard, c’est à moi qu’en incombe la faute. Vous ajouterez peut-être en voyant de la violence dans mes propos que je suis encore une enfant dans ma tête, trop couvée par mes parents pour me cogner à la violence du réel et grandir, que je n’ai jamais rien vécu. Que je suis Issue de la génération des enfants roi, cette machine productrice d’imbéciles heureux, intolérants à la frustration et tyranniques dans leur relation aux autres. C’est facile, hein, de penser par clichés. Ça évite de trop réfléchir, d’utiliser un cerveau qu’on n’a peut-être jamais pris la peine d’exercer. On n’a d’ailleurs peut-être jamais eu besoin de le faire. Mais sache, lecteur, que tu ne me connais pas, tu ne sais pas ce par quoi je suis passé, les combats que j’ai menés et les souffrances que j’ai endurées, alors je t’interdis de me juger. Alors oui, OUI, je me sens persécutée, je suis pas bien dans ma peau, dans ma tête, et pas bien ici. Et ça me rend imbuvable même quand je ne suis que la narratrice d’un récit. Parce que je n’aime pas les gens, et que les gens que j’aime ...
... m’aiment pas. Ou du moins ne font pas attention à moi. Et ça me rend folle. Voila. De qui je parle ? Bah de lui... Lui, Maxime, un collègue qui travaille la plupart du temps en cuisine (du côté des morceaux de cadavres frits dans l’huile, par opposition à l’autre partie de la cuisine avec les produits sanguinolents cuits sur le grill). Je sais pas pourquoi il me fait cet effet la, mais rien a faire, j’arrête pas de penser à lui. Le truc c’est que lui il s’en fout de moi. Il ne me regarde jamais, les seules fois où il me parle c’est quand il me passe un sandwich qui est en commande (que j’ose pas lui demander, vu que j’ose pas lui parler). C’est ridicule à mourir, et ce qui me rend folle c’est que je suis certaine que ça se voit, par moments, que je suis gênée en sa présence. Enfin bref. Il faut que j’aille pointer, et je suis au regret de vous annoncer que je vais devoir vous laisser en faisant une ellipse. En effet, les rush du dimanche soir à McTrump sont assez intense quand on est en caisse, et j’aurai plus trop le temps de penser... *** — On va au Labyrinthe demain soir tous ensemble, tu veux venir ? Ils font une soirée spéciale Halloween et tout, ça va être sympa. Le rush était enfin fini, et j’étais parti en pause pour 30 minutes. La routine : se faire insulter par les clients, attendre 15 ans que les gens en cuisinent arrête de discuter de League of Legend pour se décider à faire les sandwichs, et gérer la mesquinerie des collègues sans gêne qui nous piquent nos produits ...