Beauté disgracieuse
Datte: 18/04/2018,
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... apparemment, tant la femme gisait dans un total abandon, sans apprêt, bras et cuisses écartées, offerte, béante, jouie, comblée, voluptueusement saccagée, dans cet état semi-narcotique qui conclut une baise d’une intensité inégalée. Quelle différence entre cette image et la première ? Un monde, au premier coup d’œil. Aucune, en réalité. Car toutes deux exprimaient le manque. Le manque de moi, comblé à main nue dans la première image, comblé dans le plus intense délire sensuel et génital dans la deuxième. En vérité, m’offrir cette nudité si intégrale, si dérangeante pour qui n’en n’est pas la cause, c’était me montrer à quel point la distance qui nous séparait lui était insupportable, et ne pouvait être abolie entre d’autres bras. L’image me perturba. Je n’étais pas prêt à un tel aveu. Comment supporter l’animalité du corps transformé par un plaisir donné par un autre ? Comment regarder en face les traces de jouissances aussi multiples que l’ont été les pénétrations, le relâchement des chairs, les suintements des orifices, les griffures, les enflures et tout ce qui rend sublime la copulation, pour autant qu’on y soit intimement convié ? Je n’y avais participé qu’en filigrane. Or, à ma demande, cette femme m’offrait une pose qu’elle savait être disgracieuse. Une pose que seule une intense émotion érotique rendait possible, mais dont j’avais été exclu. Voulait-elle, en m’imposant son corps dans toute son inélégance, me forcer à retrouver son essence même, au-delà de l’image ...
... ? Par tendresse, par respect, j’ai regardé. Longuement. J’ai contemplé ce qui ne m’attirait pas, dans la pose, dans les lignes du corps écartelé, dans la maigreur, dans les charmes envolés, la réalité nue. J’ai accepté les sombres émotions que cela a fait monter en moi. Jusqu’à ce que tout s’apaise. Jusqu’à ce que j’arrive à me laisser pénétrer, à mon tour. Par ce qui, en elle, dans son absolue offrande, donnait soudain un sens si différent à nos textes et nos messages. Me laisser pénétrer par cet incroyable élan, qu’il ne tenait qu’à moi de recueillir, délicatement, du bout du cœur. Cet élan qui lui permettait de s’offrir à moi seul, plus nue que nue, plus femme que femme, plus jouissante que jouissante. Cet élan transcrit en clair sur la première image, auquel elle m’initiait d’une manière si crue par la seconde. En m’offrant cette beauté disgracieuse, elle m’apprenait à ne pas dissocier l’avant de l’après. Elle me criait à pleins poumons son besoin d’avant et d’après, avec moi. Elle m’imposait la souffrance que je causais en exigeant un avant solitaire, tout en refusant un après partagé. Alors, je l’ai trouvée belle, comme seule peut être vraiment belle celle qui accepte ce que l’abandon du corps révèle, au-delà des apparences. Depuis cet instant, il me semble comprendre à quel point les poètes et les peintres ont raison. Même s’ils peignent la femme nue comme Lucian Freud, ou Egon Schiele. (1) http://www.Wallpapers-free.Co.Uk/background/paintings/lucian-freud/rose/ (2) ...