1. Roxane et Alexandre


    Datte: 19/06/2017, Catégories: fh, amour, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme poésie,

    J’étais avec mes soldats Vainqueurs À festoyer d’un grand banquet En mon honneur Dans ma mansuétude J’avais cherché à apaiser L’humiliation De ce peuple de Sogdiane Qui s’était bien battu J’étais aussi las De ces meurtres, De ces viols De ces esclaves apeurés et serviles Sur lesquels mes instincts s’épuisaient Plus je poursuivais mes conquêtes Plus j’étais écœuré Et affamé d’autre chose D’un au-delà différent L’exotisme de ces peuples étranges et barbares Ne m’apportait que de la nouveauté Jamais la plénitude ni le repos Au milieu du festin Aux épices et aux breuvages Forts et lourds La tête embrumée et fatiguée Des batailles et des querelles Entre mes généraux Toujours avides de richesses, De pouvoir et de sexe Oxyartès, vaincu Que je n’avais pas décapité Pour changer, Par caprice de ma part Nous servait ce festin lourd Trop heureux de réchapper à ma justice Il se démenait pour devancer des désirs Que je n’avais plus Je me levais pour partir Fuyant un nouvel assaut de plats Des oiseaux sauvages me disait-il Rares et précieux, Au long bec Et au parfum délicat Qu’il voulait que je croque avec les doigts Il ne comprenait rien de ce qui me manquait De ce qu’était ma soif Inassouvie et vaine Comment aurait-il pu d’ailleurs ? Puisque je ne le savais pas moi-même Il m’implorait de rester Pour assister à une danse Des beautés de sa cité Des jeunes filles magnifiques Comme s’il croyait me retenir Par ce genre d’argument Elles commençaient à se déployer en cadence Alors que je ...
    ... m’éloignais, Un de mes généraux me retint Pour avoir de moi des instructions Alors Je la vis Ou plutôt son regard furtif me traversa Il venait bien sûr de ce lot de courtisanes Qui se remuaient en cadence Au milieu des soudards Laquelle osait me défier ainsi ? Avec un tel regard ! Celui que je ne vis jamais que dans l’œil des quelques fanatiques Qui régulièrement cherchaient à m’assassiner Je revins sur mes pas Curieux Je l’identifiai immédiatement Elle Seule Parmi la dizaine de danseuses Son regard Sa grâce L’orgueil de sa face La fierté de sa taille Étrangement Elle me fascinait Déjà Oxyartès lourdement me vantait son cheptel Il m’ennuyait Je me réfugiai dans mes appartements Non sans avoir donné l’ordre Que l’on m’amenât cette fille Je vis bien le trouble de cet hôte obséquieux Et m’en amusai J’aime abuser de mon pouvoir J’étais allongé sur un grand reposoir De fourrures et de soies Face à un grand feu Du bois de cèdre du Liban voisin Je ne gardais avec moi Qu’une belle esclave persane Qui me servait Et dont je m’étais habitué Me déshabillant, Ou me lavant Ou me donnant des fruits légers Seule nourriture qui éveillait en moi des plaisirs simples Parfois dans la solitude des campements militaires Je la prenais Sans qu’elle manifestât Ni désir ni dégoût Comme un acte nécessaire Qu’elle paraissait oublier aussi vite Elle n’essayait pas comme toutes les autres De paraître heureuse ou satisfaite Et je lui en étais reconnaissant de cela Oxyartès accompagnait lui-même la fille Très ...
«1234»