1. 53.5 Fresque estivale toulousaine.


    Datte: 20/04/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... glisser des compliments, justes, mais osés. Hélas, l’audace est parfois une arme à double tranchant : le type vient de terminer sa phrase et, instantanément, le « petit con » se raidit. Son regard se durcit, les sourcils se froncent, le ton de voix se fait sec et cassant. Petit blond ténébreux devient petit blond vexé. « Ok, merci, je vais y aller… ». Il finit par poser également la casquette bleue et il part de la boutique sans rien acheter, comme s’il y avait le feu dans les rayons… parfois le « petit con » ne supporte pas bien l’approche trop directe… surtout venant de la part d’un autre mec. Je le regarde disparaître très vite ; pendant quelques secondes, je sens retentir en moi l’écho des frissons intenses que ce petit mec a provoqué par sa simple présence. Pendant ce temps, je remarque que le quadra rigole dans sa moustache. Il se retourne, pendant qu’un autre mec, à peu près de son âge, que je n’avais pas remarqué non plus, le rejoint. « Tu es vraiment incorrigible… t’as vraiment besoin de draguer tout ce qui bouge ? », rigole ce dernier à son tour. « J’adore faire flipper ce genre de petit merdeux qui se croit irrésistible… ». « Oui, mais c’est pas comme ça que tu vas les mettre dans ton pieu… ». « Mais c’était juste pour me payer sa tête… t’as vu comment il se la pétait ? Sexy en diable, mais vraiment tête à claques… ». « Allez, on y va, t’en a assez fait pour aujourd’hui… ». « Bah, c’était juste pour rire, je n’ai rien dit de mal… j’adore voir la réaction d’un ...
    ... jeune canon lorsqu’on le met devant le fait qu’il a tapé dans l’œil d’un mec… ». Les deux quadras quittent également la boutique, le pas calme, toujours en rigolant, dans la direction opposée de celle du petit Valentin. Je finis par sortir moi aussi, un brin secoué par la scène à laquelle je viens d’assister. Aucune trace du petit Valentin. J’ai eu des nœuds dans le ventre en repensant à ce p’tit mec, à son visage qui va bientôt s'effacer de ma mémoire. Oui, un bogoss se montre et je suis dans tous mes états ; ce même bogoss disparaît dans sa vie et je suis tout sens dessous. Ainsi, le « petit con » est à la fois dispensateur de bonheur, bonbon pour les yeux et torture cruelle. Je marche dans la rue et je croise d’autres mecs, d’autres émotions m’accaparent, me troublent. Il faut admettre que même si l’émotion que le « petit con » sait provoquer peut être très violente, une fois qu’il est sorti de notre champ de vision, on l’oublie assez rapidement… heureusement, sinon on ne se remettrait jamais du choc qu’est son apparition et du déchirement profond qu’est son absence soudaine. Oui, je marche dans la rue et je croise d’autres « petits cons ». Je me fais la réflexion que le « petit con » a l’air si bien dans ses baskets, sa vie a l’air si simple, si bien remplie, si parfaite, comme si son charme était un passe-partout. Il y a le « petit con » qui donne l’impression de foncer droit devant lui, sans se poser de questions, croyant tout savoir ; pourtant, son assurance, son sentiment ...
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