Réconfort & vieilles dentelles. III. La location d'été (1)
Datte: 23/04/2018,
Catégories:
Hétéro
... internet qui vous proposent de partir au pied levé pour les places restées disponibles au dernier moment. Je réservai donc, le cœur un peu plus léger de cette perspective de me changer bientôt d’air plutôt que de rester ici à me morfondre, et aussi de retrouver ce petit coin de verdure paisible et peu fréquenté où j’avais passé un agréable séjour il y a quelques années avec ma femme et mes enfants. Les congés arrivèrent vite et je pris la route. Moins de trois-cent kilomètres et peu de circulation, je n’avais aucun stress particulier pour ce trajet. Je me rappelai que la première fois où nous étions allés à cet endroit, nous avions été accueillis pour les derniers kilomètres par un violent orage et nous avions fini à 20 à l’heure sur une route détrempée, pour ne pas dire inondée. Mais là le temps était au beau, et c’est avec un ciel bleu avec quelques nuages, parsemés comme les andains dans les champs environnant qui venaient d’être fauchés, que j’arrivai dans ce petit village. La propriétaire m’accueillit. Elle ne parut pas étonnée que j’arrivasse seul étant donné que j’avais rempli et envoyé par mail la fiche qui indiquait qu’il n’y aurait qu’une seule personne, et se retint de me poser la moindre question. Elle me refit visiter la petite maison, construction quasi-neuve, sur deux étages, dotée de deux chambres. Manifestement elle ne semblait pas vraiment se souvenir de moi. Elle paraissait intriguée par le fait que j’eus loué cette habitation pour moi tout seul, mais ...
... n’osa rien me demander. Après tout, j’allais payer comme n’importe quel client, et puis la semaine étant restée libre tardivement jusqu’à ce que je réservasse, c’était plutôt bienvenu pour elle. A la fin de la visite, se rendant compte que les lieux me semblaient familiers, elle dût avoir un doute et plutôt que de me poser la question tout de go, elle me questionna de façon détournée : « - ll ne va y avoir que vous de tout le séjour… ou bien vous attendez… quelqu’un ? — Non Madame. Mes enfants sont grands maintenant, ils ont dépassé la vingtaine et ils partent en vacances avec leurs copains, leur amie. Et mon épouse est décédée l’année dernière… — Ah je suis désolé. Je ne savais pas. — Non bien entendu, vous ne pouviez pas le deviner. » Puis, marquant un petit silence : « Mais vous ne vous souvenez pas de moi, de ma femme et de mes deux grand enfants ? Nous étions venus en août il y a six ans… — Si, si, je me souviens en effet… Il me semblait bien que vous me disiez quelque chose ! Votre femme est décédée, c’est terrible. — Oui en effet. Ça a été brutal, elle n’avait que 57 ans. — Deux ans de moins que moi, c’est terrible. — C’est la première fois que je repars en vacances …et donc que je pars seul en vacances. Mais j’ai préféré ça à rester chez moi à tourner en rond ; je préférais me changer les idées. Et puis, nous avons tellement été bien ici » ajoutai-je, non sans vouloir lui faire un compliment, tant pour son gîte que pour son amabilité, qui n’était cependant en rien ...