L'étudiante (4/5)
Datte: 17/07/2017,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Longtemps je tentai en vain de chasser son image et les images de nos flirts sensuels de mon esprit, un pincement au cœur se produisant chaque fois que ces images surgissaient. Mais j’étais content d’avoir su (pu ?) la convaincre : sa vie était à faire, la mienne est déjà faite. Eté et rentrée se succédèrent et je repris mes occupations, accaparé par les derniers préparatifs d’un colloque international que nous organisions dans le cadre des activités du Laboratoire de recherche que je dirigeais. Je ne fis pas attention à un courriel que je reçus mi-septembre dont je ne reconnaissais pas l’expéditeur : les gens ont parfois des idées saugrenues de pseudonymes pour préserver leur anonymat alors que, dans le cas d’une correspondance (électronique ou papier) personnalisée, l’anonymat est contreproductif. Je reçus quelques jours plus tard de la même adresse un nouveau message que je me décidai à ouvrir cette fois. C’était elle qui m’écrivait pour la deuxième fois. Un mot court et gentil pour m’indiquer qu’elle était bien inscrite à l’Université de * et qu’elle avait pris ses quartiers dans le milieu universitaire de la ville. Je lui envoyai un courriel sobre pour lui souhaiter bonne chance et m’en tins là pour la dissuader de poursuivre nos contacts ; ce qu’apparemment elle avait compris puisqu’elle ne m’écrivit plus. Fin novembre, je me suis retrouvé en France pour un colloque à l’invitation de mon collègue et compatriote que je lui avais présenté l’année précédente. Quelle ne fut ...
... ma surprise, à l’heure du déjeuner, de la retrouver à la même table, souriante comme à l’accoutumée, pimpante dans ses nouveaux habits et, pour une fois, débarrassée de son sempiternel voile. Cheveux mi-longs et soyeux d’un brun virant au noir, elle était la grâce personnifiée malgré d’imperceptibles désaccords dans sa tenue du jour d’où perçait tout de même un souci de sobriété. Sous une veste courte en lin renforcé de fils de quelque autre tissu pour la faire tenir sans se froisser, elle avait mis un chemisier blanc-bleuté qui se fermait sans doute par derrière si j’en jugeai par les cordelettes du même tissu qui pointaient de dessous la veste dans la nuque. Elle se leva et vint vers moi pour m’embrasser d’un effleurement de la joue. S’ensuivit une discussion collective sur divers sujets sans importance puis, à la fin du repas, je la pris en aparté pour connaître les raisons de sa présence à cette manifestation. Elle me répondit avec une franchise désarmante qu’ayant eu connaissance de la tenue du colloque, elle en a consulté le programme et la liste des communicants – dont je faisais partie. Elle a donc décidé d’y assister pour me revoir, pour me remercier de nouveau « pour tout ce que tu as fait pour moi » me dit-elle dans une mimique on ne peut plus ambigüe. Dans l’après-midi je me suis éclipsé, un peu pour éviter de la croiser, un peu par manque d’intérêt pour le programme affiché. C’est le soir, au diner dans l’hôtel même où se tenait le colloque, que je la rencontrai ...