Chroniques immortelles - Le roi requin (2)
Datte: 01/05/2018,
Catégories:
Erotique,
Raiatea est une des grandes îles de la Polynésie, située à deux cent kilomètres au nord ouest de Tahiti, une des îles sous le vent dont fait partie Bora-Bora. C’est un long voyage. Nous avons quitté Digne hier pour Avignon ou nous avons pris un TGV qui nous a déposés dans la soirée à Roissy. Ce matin très tôt, nous avons embarqué sur le «Mangareva», un bel avion turquoise et blanc aux couleurs d’Air Tahiti Nui (j’espère ne pas avoir d’ennuis pour citation commerciale) pour vingt deux heures de voyage dont dix neuf de vol et trois heures d’escale à Los Angeles ! A la nuit tombante nous arriverons à Faaa, l’aéroport de Papeete. Enfin, à la nuit tombante, avec le décalage horaire c’est quand même une journée de trente six heures ! Et demain, un autre avion de la compagnie Air Tahiti nous déposera à Uturoa sur Raiatea après deux courtes escales sur Moorea et Huahine. Ça donne envie, pas vrai ? Le tiare Apetahi… Une des plantes les plus rares et les plus fragile de la planète, endémique de Raiatea où elle ne pousse que sur les plateaux du mont Temehani. Elle n’existe que là. Une dizaine de plants connus, plus peut être quelques autres dans une réserve naturelle intégrale proche. Toutes les tentatives d’acclimatation sous d’autres cieux ont échoué. Elle est sévèrement protégée et le simple fait de la toucher ou de dégrader son environnement est passible d’une amende de un million de francs pacifique. Même à cent dix neuf francs pacifique pour un euro, je vous laisse faire le ...
... calcul. On va éviter… C’est une curiosité avec sa corolle blanche à cinq pétales disposés en éventail, tellement atypique qu’elle est devenue l’emblème de l’île. Et ce sont ces quelques fleurs perdues sur une île du bout du monde que Gaïa m’a chargée de sauver… Pourquoi celles là? Il y a tellement d’espèces en voie de disparition sur Terre. Et s’il y avait une autre raison ? Je gamberge sur cette interrogation en somnolant, ma tète appuyée sur l’épaule d’Alex alors que notre avion survole le sud du Groenland. Peut-être cette mission n’est elle qu’un prétexte pour me permettre de me reconstruire ? Mais alors pourquoi Raiatea ? Car cette île a quelque chose de spécial. Pour les polynésiens, c’est l’île « sacrée », le lieu d’origine où est née la culture polynésienne, là où elle s’est développée avant de se répandre dans tout le Pacifique. Ça ne peut pas être une coïncidence. Mon interrogation reste entière quand le lendemain nous arrivons dans la petite aérogare de Uturoa. Il y a des voyagistes avec des pancartes qui attendent les clients de tel ou tel hôtel. Gaïa m’a suggéré de descendre à l’hôtel Fa’aroa (cet hôtel n’existe pas, NDLA) au bord de la baie Vaharai, car dit-elle « c’est depuis cet hôtel que l’accès au mont Temehani est le plus facile ». J’ai des doutes. Elle me téléguide, c’est certain, mais pourquoi... -Ia ora na, nous lance un jeune homme brun. Vous êtes Christine et Alex ? — Euh… ia ora na, dis-je étonnée. — Soyez les bienvenus, embarquez à bord du minicar aux ...