Le train gémira trois fois
Datte: 06/05/2018,
Catégories:
f,
fh,
gros(ses),
lunettes,
vacances,
train,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Masturbation
nopéné,
35° à l’ombre. Et encore, l’ombre se fait rare. J’arrive en sueur sur le parvis. La grande horloge me signale que mon train part dans cinq minutes. Je n’ai pas la moindre idée du quai que je dois atteindre, encore moins du wagon, et ne parlons même pas de ma place. Et devant la gare, la cohue. Je prends une grande inspiration et m’engage dans la foule. Je joue de mes sacs pour me frayer un chemin parmi les voyageurs assommés par la chaleur qui, comme moi, cherchent leur place dans ce chaos. — Bordel, vous pouvez pas faire attention ? Une voix courroucée m’interpelle mais je n’ai pas vraiment le temps de m’en préoccuper. Un coup d’œil au tableau d’affichage m’a donné la ligne à suivre, en me rappelant au passage que le départ du train était imminent. Pas le temps, pas le temps, pas le temps, je murmure une excuse en m’engouffrant sur le quai. J’ai à peine le temps d’attraper une porte et de me glisser dans un wagon que la sonnerie retentit. Je sens le train s’ébranler sous mes pieds, prendre de la vitesse tandis que les retardataires s’écharpent avec les contrôleurs qui leur ont bloqué l’accès au quai. Je souffle enfin. Je suis dedans. Je suis trempé de sueur. D’un geste nerveux, je déboutonne un bouton de ma chemise afin de me laisser un peu d’air. Un coup d’œil dans la vitre me confirme mes craintes : je ne ressemble à rien. Quand je prends le temps de soigner mon apparence, on pourrait me qualifier facilement de charmant jeune homme. Mais aujourd’hui, cela ne vaut même pas ...
... la peine d’essayer : mes cheveux en bataille, mes vêtements trempés, le teint rouge, je peine à reprendre mon souffle tandis qu’autour de moi les voyageurs se battent pour ranger leurs imposantes valises. Je progresse le long de la rame. Je tente de retrouver ma place, située dans le sixième wagon. Je traverse tant bien que mal le cinquième avant d’arriver, penaud, devant la porte du septième. Je dois avoir l’air particulièrement pitoyable, au point qu’un contrôleur de passage m’interpelle. — Vous aviez une place dans le sixième ? Toutes mes excuses, Monsieur, la centrale a visiblement oublié de nous l’envoyer.— Oublié de vous l’envoyer ?— Oui, c’est ça. Ils nous ont envoyé le cinquième wagon, puis le septième. Et on n’a jamais vu le sixième. Le contrôleur me regarde d’un air désolé et m’explique que les passagers du wagon oublié ont été relogés dans un wagon spécial situé en bout de train. Il s’excuse, piteux, tandis que je reprends mon chemin, tout aussi piteux. Après quelques minutes de progression rendue pénible par la chaleur étouffante, je déboule enfin dans le couloir du wagon indiqué par le contrôleur. On y cuit toujours autant que dans le reste du train, mais c’est un wagon à compartiments, apparemment calme. Je rôde dans le couloir, lorgnant à travers les portes vitrées pour trouver un compartiment qui ne soit pas trop encombré. Visiblement, c’est une denrée rare. Je croise des familles forcées de se partager les minuscules espaces que la compagnie leur a attribués, ...