Le secret de Judith (5)
Datte: 09/05/2018,
Catégories:
Erotique,
... connaissait bien. Elle m’a souri, est sortie de l’eau et s’est rhabillée calmement. Je me suis approché. Je lui ai dit qu’elle ne devrait pas faire ça, que c’était dangereux, mais elle a haussé les épaules, elle s’en fichait. Elle ne se rendait pas compte. Elle m’a dit qu’elle adorait se baigner, sentir l’eau et le soleil sur sa peau, son torse, ses jambes… Finalement je lui ai fait promettre d’au moins ne jamais faire ça ailleurs. Le coin était bien caché derrière les arbres, le torrent encaissé, pas vraiment de chemin, il n’y avait que moi qui y venait, à ma connaissance. Mais elle, elle l’avait trouvé… Alors, c’est devenu notre secret. De temps en temps je la croisais à nouveau. Chaque année elle grandissait, devenait une vraie femme… - Et… il ne s’est jamais rien passé entre vous ? Elle devait avoir sacrément confiance… ou être amoureuse… - …. Il se tait. Ses yeux sont humides, une larme coule sur sa joue. Il tourne vivement la tête, je le vois de dos se passer une manche sur le visage. J’ai compris. Je me tais. Mais, et son frère Pierre ? et Marie ? Je me lève et lui passe la main dans le dos, doucement, tendrement. Pauvre Joseph. Il se retourne vers moi, me regarde avec de grands yeux, je vois bien qu’il retient ses larmes. Je lui souris le plus gentiment possible… Sa main monte vers mon visage… je sens sa paume ridée, craquelée, sur ma joue… une caresse tendre, aimante, enveloppante, celle que pourrait faire un grand-père à sa petite-fille… Dans un élan de tendresse, ...
... un besoin d’affection, je me blottis contre son torse. Il hésite, ne sait pas quoi faire de ses grands bras… enfin il les croise sur mon dos et lâche un long soupir. Je sens ses épaules qui se relâchent. - Petite… Tu lui ressembles tellement… - … Vous êtes un type formidable Joseph… J’aurais aimé que ce soit vous mon grand-père, pas cet imbécile qui a laissé tomber Judith. Nous restons debout, enlacés sans rien dire. - Petite… Je sais que tu es comme elle… libre et insouciante. Mais promets-moi de faire attention… vraiment. Il y a encore des hommes sauvages… et pas qu’ici. - Je sais. Ne t’inquiète pas Joseph… je fais attention… à Paris c’est une vraie jungle pour les femmes, on apprend à se défendre. - Je suis content que tu me tutoies… Joseph recommence à pêcher. Je m’assois près de lui, au soleil. Je le regarde. Il est beau. Ses gestes sont sûrs, précis, élégants, il est concentré… Il est grand, large, il a dû être sacrément fort, et un très bel homme. Même la vieillesse ne l’enlaidit pas. On dirait un sage de la montagne, il a cet air de bonté naturelle, et en même temps une préoccupation qui traverse parfois son visage… Je suis quasi nue près de lui mais je n’éprouve aucune gêne, aucune peur. Il inspire un tel sentiment de confiance, de sécurité. Judith devait ressentir la même chose. Je commence à comprendre un peu ce qui a pu se passer. Il ne m’a pas encore tout dit mais je n’ose plus l’interroger… C’est à Judith qu’il faudrait que je parle, maintenant. De toute façon il ...