Avant-première - Histoires de Sexe

Avant-première

... Monsieur Baudrin, qu’on pourrait boire un verre tous ensemble pour fêter tout ça ?— Vous pouvez m’appeler Georges. Ici à l’usine, on s’appelle tous par le prénom.— Aucun problème ; moi, c’est Philippe.— Eh bien, Philippe, avant de partir avec ma femme visiter le musée Jean Jaurès, on prendra tous ensemble une coupe de champagne.— Excellente initiative ! m’empressé-je de rajouter avec humour…— J’inviterai aussi Maria Pelosa par la même occasion ; c’est notre responsable de l’atelier. Elle va être très contente d’apprendre tout ça.— Je serai ravi de faire sa connaissance. En temps normal, ce serait un sacré manque de savoir-vivre. Il veut trinquer avec sa femme et avec sa maîtresse. Mais sa maîtresse va surtout fêter le départ de sa femme à Cadaqués. Pendant plus de quinze jours elle va pouvoir s’occuper seule de son patron adoré. Par contre, c’est une situation inespérée pour mon alibi. — J’aurais bien invité Monique, la belle-mère de ma femme, reprend Georges, mais elle est à Zurich en Suisse à un colloque sur l’électromécanique de précision… et elle ne rentre que samedi.— Elle travaille dans la société, lui demandé-je, très surpris ?— Ah, vous ne le saviez pas ? C’est notre responsable exportation, m’affirme-t-il ; elle parle couramment quatre langues, dont l’allemand.— C’est un fait que j’ignorais complètement.— Toute la famille travaille dans la société… et personne ne compte ses heures. Pour clore cette discussion, je lui déclare que je vais commencer par préparer le ...

... dossier, que j’irai voir après son épouse pour le compléter et que nous nous rendrons ensuite dans l’atelier, pour se rendre in fine demain matin à Albi chez son assembleur. — Tout sera réglé avant le départ de votre femme pour Cadaqués, c’est certain. Georges, qui a certainement encore quelque chose à me dire, se montre soudain plus gêné : — Philippe, j’ai un dernier point, plus délicat, à vous signaler.— Je vous écoute.— Il faut que vous sachiez que tout le monde à l’usine est au courant de votre liaison avec la jeune Mélanie. Ne soyez pas surpris si certains bruits remontent à vos oreilles.— C’est curieux : votre épouse m’a déjà prévenu à midi, lui dévoilé-je. Mais de votre côté, vous devez aussi savoir que cette rencontre n’a rien de secret… nous sommes tous les deux des célibataires « libres et de bonnes mœurs ». En entendant ces paroles, Georges se met à sourire à pleines dents et me déclare : — Je vous envie d’être un célibataire « libre » : cela vous permet de profiter pleinement de la vie… et des femmes en particulier. Quant à être « de bonnes mœurs », complète Georges, cela dépend des époques et des convictions personnelles de chacun.— Vous pensez à quoi en particulier, lui demandé-je, m’attendant à une blague de potache ?— Par exemple aux religions qui interdisent le « péché de chair » en dehors du mariage. C’est vraiment curieux, j’ai l’intime conviction qu’à chaque occasion il fait indirectement référence à sa liaison avec Maria Pelosa. Jamais un mot sympathique sur ...