Les deux veuves
Datte: 20/07/2017,
Catégories:
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Voyeur / Exhib / Nudisme
init,
... qu’Eugène rentre. C’est ainsi qu’il l’avait trouvée. Figée, en train de sangloter, la lettre tenue au bout d’une main qui tremblait. Le bonhomme avait compris et n’avait nullement cherché à s’excuser ou à se disculper. Non, il avait avoué son forfait. Tranquillement, benoîtement. Il lui avait expliqué qu’il avait besoin des deux femmes pour continuer à vivre. Qu’il les aimait aussi fort l’une que l’autre. Atterrée, Alice l’avait écouté sans un mot. Eugène, qu’elle pensait connaître depuis toujours, qu’elle avait épousé par amour et contre le gré de ses parents - qui avaient finalement cédé à ses suppliques - Eugène qu’elle estimait fidèle entre les fidèles… Eugène l’avait trompée, bafouée et lui préférait une autre ! Car Alice n’avait pas compris qu’il puisse l’aimer, elle, et aimer l’autre aussi. Non, c’était plus fort qu’elle ! Alors, durant quelques semaines, elle était allée coucher dans la paille, dans le fenil. Loin du lit conjugal, loin de la chaleur animale de son « mari ». Elle lui avait servi la soupe, mais ne lui avait plus décroché une seule parole, ni un « bonjour » ni un « bonsoir ». Seuls les animaux de la ferme, poules, lapins, vaches, biquettes, le chien et les chats avaient eu droit à ses récriminations, à ses soliloques, à partager ses pleurs et ses peurs. Mais dès qu’Eugène était là ou dans les parages, plus rien. Elle se fermait et gardait pour elle ses pensées et sa colère. Bien sûr, elle avait envisagé de partir, de se séparer de cet homme infidèle. ...
... Elle savait qu’elle pouvait divorcer. Mais à quoi bon ! Pour aller où ? Pour vivre où ? Pour partager la soupe de qui ? Sans enfants, depuis longtemps sans famille, sans véritables amies, sans grandes connaissances, Alice avait traîné sa tristesse durant de longues semaines. Eugène, lui, n’avait changé ni d’habitudes, ni d’attitude. Il continuait sa vie, tantôt à la ferme, s’occupant de son travail comme si de rien n’était, tantôt dans la vallée où il allait conter fleurette à la belle qui avait conquis son cœur. Puis, le soir venu, il remontait à la ferme, toujours comme si de rien n’était. Bien sûr, au fur et à mesure que le temps passait, il espérait qu’Alice saurait calmer sa colère et s’amadouerait. Et puis, le lourd silence qui s’était installé entre eux ne le gênait pas, car il correspondait à sa nature sauvage et un peu rustre. Mais, intérieurement, Eugène avait été gagné par l’entêtement inquiétant d’Alice à lui faire la tête. Une ou deux fois il avait même eu peur qu’elle ne le quitte ou ne le flanque à la porte. C’est qu’il avait réellement besoin de ses deux femmes pour vivre. Depuis qu’il avait rencontré Mathilde, il s’était refusé à faire un choix entre ses deux amours. C’est que sa rencontre avec Mathilde ne datait pas d’hier. Ce n’avait été ni un coup de foudre, ni une passade, ni une tocade. Eugène avait été nommé au conseil d’administration de la coopérative laitière locale. Elle récoltait le lait de toute la vallée pour le transformer en bonnes grosses meules ...