Pensées pour moi-même (4)
Datte: 26/05/2018,
Catégories:
fhh,
vacances,
hotel,
hsoumis,
fdomine,
vengeance,
journal,
lettre,
... bien, ici, c’est un peu ce qui s’est passé. Non pas que je sois devenue une plante verte : là où j’en étais, j’étais plutôt une sorte d’esprit libre, en suspension dans l’air, quelque part entre Mars et Jupiter, comme je te l’ai dit. Mais j’aurais dû en effet surveiller mes arrières. Là-haut, si loin de tout, j’ai tout à coup été assaillie par une pluie de météorites, il n’y a pas d’analogie mieux adaptée à mon cas. Rappelle-toi : si mon âme était loin, mon corps était resté bien calé, bien immobile, bien tendu au-dessus de celui de David : de ce côté-là, c’était vraiment parfait. Mais en face de nous se trouvait le gros balourd qui, si tu te rappelles encore, avait compris toute l’histoire. Ne va pas croire qu’il m’a sauté dessus, qu’il m’a giflée, que même il m’a insultée avec toute la gauloiserie dont nous le savons parfaitement capable. Non, même si ce qu’il a fait relève d’une catégorie finalement moins grave que tout cela (bien que…), il faut bien reconnaître que c’était un peu comme s’il avait lancé son lasso à travers les cieux, m’avait attrapé le pied et m’avait attirée vers lui. Certes, j’étais toujours en apnée, moins haut peut-être qu’il y a quelques secondes à peine, entre la Terre et Mars par exemple, mais la chute (même partielle) n’en avait pas moins eu lieu ; mais ce qui va probablement te sembler le plus étrange, c’est que dans ces hauteurs éthérées, je n’étais plus aussi seule : non seulement j’y voyais mon compagnon de (très) bonne fortune, David ; mais ...
... juste à côté de nous, flottait, les ailes dans le dos, celui qui avait plus ou moins essayé de nous suivre comme il le pouvait. Si tu n’as toujours pas compris ce qui s’est alors passé, laisse-moi recourir à la brutale explication matérielle, celle qui ne laissera plus aucun doute dans ton esprit : celui que j’avais en quelque sorte humilié en jouant ainsi avec ses pieds, celui qui n’avait en tête que de se venger du tour que je venais de lui infliger, eh bien, il a mis en œuvre sa résolution, avec une conviction redoublée encore : il l’a concrétisée en propulsant quelques millions de spermatozoïdes à la conquête de mon si beau visage (et, compte tenu de la quantité éjectée, je pouvais bien m’estimer heureuse que ce fût sa seconde éjaculation de la soirée !) ; et c’est cet événement fâcheux qui expliquait la faramineuse descente orbitale dont mon esprit venait d’être l’objet. Dois-je vraiment te dire que, même si je n’ai pas apprécié d’avoir du sperme sur le visage (heureusement que mes yeux étaient fermés d’ailleurs), j’ai encore moins goûté (sans mauvais jeu de mots) d’avoir dans la bouche quelque chose qui tenait à la fois du blanc d’œuf salé et du vinaigre, sans parler d’une odeur un peu écœurante qui s’apparentait à de l’eau de Javel. Quand je pense que certaines femmes apprécient (enfin, c’est ce que j’ai entendu dire), je m’en étonne, à moins de supposer qu’il y a autant de goûts différents qu’il y a d’hommes (ce dont je doute aussi). Ceci dit, il faut quand même aussi ...