Pensées pour moi-même (4)
Datte: 26/05/2018,
Catégories:
fhh,
vacances,
hotel,
hsoumis,
fdomine,
vengeance,
journal,
lettre,
... le dire : après tout, je n’avais que ce que je méritais, et cette punition, je n’avais pas à dire qu’elle m’avait été injustement infligée. Je dus également m’incliner devant un autre fait incontestable : c’est qu’en prenant finalement son plaisir d’une façon aussi soudaine, aussi imprévue par moi et en quelque sorte à mes dépens, Jean-Philippe venait de réaliser l’exploit d’égaliser dans les ultimes arrêts de jeu : comme ne pas lui reconnaître effectivement que le score final s’établissait désormais à 4 partout ? Pas de vainqueur, pas de vaincu ; somme toute, nous étions des adversaires qui s’étaient mesurés avec toute la dignité qui sied à leur rang, et qui s’étaient neutralisés. Il ne restait plus, comme dans les grandes compétitions, qu’à nous serrer la main en signe de respect mutuel, tout en nous félicitant l’une et l’autre d’avoir marqué tant de buts et d’avoir proposé une partie plaisante et si pleine de rebondissements. Voilà, Alice, si tu veux revenir, tu le peux. Je m’en retourne maintenant dans le genre de films qu’on qualifie de « convenables ». Que te dire de ce qui s’est ensuite passé, Alice ? Décrit-on le retour en voiture lorsqu’on a quitté la salle de concert ; parle-t-on de la corvée de vaisselle quand les convives sont partis ; parle-t-on du silence de la nuit une fois que le feu d’artifice est terminé ? De même, évoque-t-on généralement ce qui se passe une fois que l’orgasme a été atteint ? Et pourtant, Alice, laisse-moi te le dire : même si ce qui a ...
... suivi a dû sembler terriblement banal (n’avoir aucun intérêt même) pour un spectateur virtuel, combien ce qui se passa après cette ivresse sauvage des corps m’apparaît encore aujourd’hui comme un moment magique, qui d’une certaine façon surpasse en félicité tout ce qui a précédé, un moment de douceur et de tendresse extrême comme je n’en avais jamais ressenti depuis longtemps, depuis Nicolas en fait. Une fois tous les trois couchés sur les matelas à même le sol (et, en ce qui me concerne, une fois la plus grande partie de cette substance poisseuse enlevée de mon visage au moyen du drap de lit à portée de ma main), nous étions, ça c’était certain, chacun sur notre petit nuage blanc et ouaté, en état de quasi-déconnexion corporelle. Les deux garçons étaient l’un à ma gauche, l’autre à ma droite, et je me plaisais à caresser délicatement, sans risque pour moi, leurs sexes devenus maintenant si malléables, si humbles et, pour tout dire, si faciles à enfermer dans les paumes de mes mains. Nous respirions tous d’un souffle qui ne cachait rien de notre béatitude commune, souffle de temps à autre entrecoupé d’un remerciement adressé par David ou Jean-Philippe à celle qui les avait soulevés si haut. Bien évidemment aussi, comme cela arrive la plupart du temps lorsqu’un homme vit avec intensité tout ce que l’amour physique peut lui apporter, ils n’ont pu s’empêcher d’approfondir leur état de transcendance sans sombrer corps et âme, au cours du quart d’heure qui a suivi, dans un sommeil ...