1. Les déboires d'Eddy


    Datte: 17/06/2018, Catégories: fh, cérébral, Transexuels Masturbation hsodo,

    Le réveil Lorsqu’il reprit conscience, Eddy tendit machinalement la main pour attraper la bouteille de vodka. Sa main ne rencontra que l’absence. Il lui fallut un certain temps pour se rendre compte qu’il ignorait où il se trouvait. Pas la moquette de sa chambre, mais un plancher irrégulier. Il voulut se lever. Impossible. Il retomba lourdement, heurtant bruyamment le montant du lit. Ce n’était pas le sien. Que faisait-il ici ? Il ne connaissait pas du tout cette pièce. Une chambre, une évidence. Il avait encore dû faire la fête, terminer chez une nana. Ce ne serait pas la première fois. Pourtant, il ne se sentait pas vaseux comme un lendemain de bringue. Peu à peu, la mémoire lui revint. Linda. La grange. Son ivresse permanente. Une vision en pointillés de son escapade nocturne « à poil sous la lune ». Nu, il ne l’était plus. Il portait un vêtement en cotonnade. Une exploration plus précise le sidéra : une chemise de nuit à manches courtes. Plus précisément une chemise de femme, et pas vraiment récente. On l’avait lavé : son corps qui aurait dû puer la mort, exhalait une douce odeur de lavande. Il regarda autour de lui. Cette chambre ne ressemblait en rien à celles de la grange. Petite pièce avec une seule fenêtre aux volets fermés. Une lumière douce que l’œil du photographe identifia comme celle du couchant, filtrait à travers les persiennes. La pénombre révélait un ameublement vieillot et chargé : une grande armoire, une lourde commode et une coiffeuse. Le lit étroit aux ...
    ... montants en bois ouvragé dans lequel il gisait ressemblait à celui de sa grand-mère. Le lustre, la tapisserie fanée, la fenêtre aux rideaux bonne femme à fleurs. Et, par dessus tout, la bibliothèque avec des livres, des vrais ! Chez Gérard, seules les B. D. avaient droit de cité. Où était-il tombé ? Jusqu’où s’était-il traîné ? Délirait-il encore ? Pourtant il se sentait étrangement lucide. Faible mais lucide. Il tenta de s’asseoir. Sans succès ! Le moindre geste l’épuisait. Il ferma les yeux. — Te voilà revenu parmi nous ! Alors mon gars, comment te sens-tu ? Il tourna la tête en direction de la voix. Sur le pas de la porte, une femme. Et quelle femme ! Le corps dissimulé par une blouse informe à fleurs estampillée année 50, coiffée comme l’as de pique, cheveux cuivrés en bataille. Plutôt format paysanne du Loir et Cher que mannequin anorexique. Un visage potelé aux pommettes hautes. Des yeux noirs rieurs. Quant à l’âge… entre 45 et 65 ans ! Photogénique, pensa immédiatement Eddy, pas dans le style de Linda… À la simple évocation du nom, une bouffée de chaleur… geste mécanique pour attraper la bouteille. — T’agite pas mon gars ! Elle s’approcha et posa la main sur son front. Sa paume était fraîche. — T’as plus de température. Comment tu te sens ?— Ça va ! Mais où suis-je ?— Chez moi, pardi ! Je t’ai trouvé tout nu, grelottant au bout de mon allée, l’autre matin.— L’autre matin ?— Ben oui ! T’étais dans le cirage ! J’ai dû te mettre dans ma brouette pour t’amener jusque chez ...
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