Les déboires d'Eddy - Histoires de Sexe

Les déboires d'Eddy

... bon dos.— S’il n’y avait pas eu ce maudit volcan. Dix jours bloqués à New York.— Si t’avais emmené ton portable…— Il ne m’aurait servi à rien.— T’aurais au moins eu son numéro ! Et merde, le feu.— Nous avons le temps, mère. Il est encore dans les vaps pour un moment. N’empêche qu’il m’attendait.— Il était seulement trop ivre pour faire autre chose que boire.— Ça c’est de la faute à Oncle Gérard. Deux caisses de bouteilles de vodka. Tournez à droite, mère.— Il est certain que s’il n’avait pas trouvé la vodka, il ne t’aurait pas attendu. Enfin, tu lui as quand même sauvé la vie.— C’est ici. Passez sous la voûte. Si j’avais été à l’heure au rendez-vous, tout se serait passé autrement. J’en suis sûre !— Ta naïveté m’étonnera toujours ! Comme les autres ! Faire l’amour en catimini d’accord mais après ! En tout cas, son entrée est très discrète, ça nous arrange. La kangoo pénétra dans une cour intérieure et s’arrêta devant la porte de l’atelier. Élisabeth descendit de la voiture. — Allez, dépêche-toi ! Au lieu de geindre, va donc ouvrir la porte. Une silhouette menue mais incontestablement masculine sortit côté passager. En montrant, la boîte aux lettres débordante de courriers. — C’est quand j’ai vu ça que j’ai eu peur.— Parce que tu es venu…— Je suis venu directement de l’aéroport.— T’étais Jean-Hughes— J’ai pas réfléchi. J’voulais seulement le voir, lui expliquer.— En mec, il t’aurait bien accueilli…— J’sais… J’allais m’en aller quand j’ai vu la boîte.— Bon, tu l’ouvres cette ...

... porte. Après quelques tentatives infructueuses, il trouva la bonne clé. Élisabeth avait fait coulisser la portière arrière de la voiture. Elle tira à elle le corps inanimé d’Eddy. — Jean-Hughes, viens m’aider.— Mère, ne soyez pas méchante. Vous savez bien que je déteste quand vous m’appelez comme ça !— Tu préfères Linda ! Mais là, ce sont des muscles de Jean Hughes dont j’ai besoin. L’une le prenant par les pieds, l’autre par les épaules, ils transportèrent tant bien que mal, le photographe dans son atelier. Tout en continuant à deviser. Jean-Hughes reprit la conversation où il l’avait laissée : — Alors c’est cette boîte pleine qui t’as fait croire qu’il pouvait encore t’attendre à la grange.— Oui— Si tu n’étais pas passée, il serait mort.— J’ai bien failli l’écraser. Vous ne pouvez savoir la peur que j’ai eue quand je l’ai vu allongé dans l’allée tout nu.— Je sais, ma chérie, puisque tu as vite appelé ta maman au secours.— Je n’aurais pas été capable de m’occuper de lui.— Alors que ta vieille mère…— Arrêtez, mère ! Ça vous a permis de vous envoyer en l’air et de prouver que c’était un putain de macho pourri comme les autres. Leur discussion les avait menés dans l’atelier. La verrière laissait passer les rayons lunaires. Ils éclairaient la pièce d’une lumière spectrale. Ils déposèrent leur fardeau sur un sofa qui faisait l’angle. — Vous avez baisé dessus ?— Oui, mais aussi par terre sur la moquette et dans sa chambre. Même dans la baignoire, si vous voulez tout savoir.— Il n’a ...