Les déboires d'Eddy - Histoires de Sexe

Les déboires d'Eddy

... partouzer avec des mecs à grosses queues ! continua-t-il, oubliant ce qu’il lui avait fait subir en rêve quelques heures plus tôt. Mon pauvre Eddy avec ta petite quéquette, tu ne peux pas l’intéresser. Il lui faut du gros calibre… de la queue de black, de l’artillerie lourde, la grosse Bertha… pas un calibre 22. Et puis pas qu’une ! hein, ma salope ? Dans tous tes trous ! dans tes mains ! Peut-être que tu fais ça aussi avec les pieds ! Eddy ferma les yeux. Comme un petit garçon, il éclata en sanglots, et, délaissant sa rage, à travers ses pleurs, il laissa parler son chagrin : — Pourquoi… Pourquoi… tu m’fais ça… Linda… Reviens… J’ai besoin de toi… je t’en supplie ! Après sa crise de larme, Eddy s’endormit comme une masse dans son bain. Le délire Si la situation perdurait, ça risquait de mal se terminer. Il avait épuisé toutes les réserves de nourriture : d’abord ce qu’il avait apporté pour leur semaine coquine, ensuite les maigres réserves du réfrigérateur, enfin les gâteaux à apéritifs qu’il avait trouvé en fouillant les placards. Depuis trois jours, il ne restait plus la moindre miette mangeable. Le malheureux photographe était entré dans un cycle infernal. Boire jusque, quasiment, au coma éthylique. Dormir comme une masse dans un sommeil habité de cauchemars incessants. Recommencer dès qu’il ouvrait l’œil. Quand, réveillé par le froid du bain, il sortit de l’eau, il n’avait pas vraiment dessaoulé. Dehors la nuit arrivait. Destination cuisine. Nouvelle bouteille de vodka. ...

... La dernière. Un petit pétard ! Notre homme, sans prendre la peine de s’habiller, encore dégoulinant, partit faire un petit tour à la fraîche. Une lampée pour la route. En grand romantique, Eddy s’assit, ou plutôt s’écroula dans l’herbe que la rosée mouillait déjà. Son regard se porta vers les étoiles à qui il commença à raconter ses malheurs : — Est-c’qu’vous y compr’nez que’chose vous qu’l’temps a rendu sage ! Expliquez-moi pourquoi c’tte foutue pouffiasse d’mes deux, m’traite comme ça ! Après tout, c’est pas moi qui suis allé la chercher ! C’est bien elle qui voulait des photos ? Maintenant qu’on pourrait en faire et s’faire un max d’blé, v’là qu’c’tte connasse s’casse. Épuisé par cette longue tirade, Eddy s’en jeta une derrière la cravate. Il ne fut même pas étonné quand une voix venue des profondeurs de l’espace lui répondit (ce qui l’étonna un peu quand même c’est son accent méditerranéen) : — Mon pôvre Eddy, que comprenez-vous aux femmes ?— C’est même pas une femme répliqua-t-il hargneux. C’t une trav’! Une Bon dieu d’Merde d’foutue enculée de trav’!— Encore bien pire ! Elle est doublement féminine puisqu’elle l’est par choix !— En tout cas elle… Eddy s’interrompit brusquement. Il regarda d’un air méfiant autour de lui, puis s’adressant de nouveau à son interlocuteur galactique : — Chut ! Parlons bas ! Chuis pas tranquille… Ça fait plusieurs jours que j’ai l’impression de n’jamais être seul… Chuis sûr qu’on m’surveille ! Elle doit vouloir récupérer ses photos ! Chuis sûr ...