Ballade pour un Fossoyeur
Datte: 17/06/2018,
Catégories:
vengeance,
nonéro,
mélo,
humour,
policier,
fantastiqu,
roadmovie,
... Mamie Greenberg, son plan d’action soigneusement établi. Tout était parfait, de A à Z. Il mit le réveil Mickey Mouse à sonner pour quatre heures trente - Félicia Greenberg lui sous-louait en douce la chambre de son petit-fils - et s’endormit comme une brute. À quatre heures vingt-neuf exactement, il bloqua la sonnerie du réveil, avant même qu’elle ne se déclenche. Puis il se prépara en silence, sans même faire craquer une latte du vieux plancher en chêne. Une fois habillé et pratiquement indétectable, il descendit l’escalier, toutes ses armes en bandoulière. Il s’apprêtait à sortir en douce quand une main légère vint frapper son épaule. C’était la vieille Greenberg, qui lui proposait de prendre une tasse de thé au jasmin et un muffin, avant d’aller braquer le coffre des demeurés. Il refusa le thé, prit le muffin et demanda à Félicia de rester discrète. La vieille dame lui assura qu’elle serait muette comme une tombe. Klaus comptait bien y veiller. Franchir le mur d’enceinte fut un jeu d’enfant. La veille, il avait étudié le parcours des gardes. Leurs rondes étaient impeccablement minutées. Quels amateurs ! Ces gros lards ne se doutaient absolument pas de sa présence, alors que lui les distinguait tout à fait clairement dans son viseur infrarouge. Klaus se faufila de buisson en buisson, se dissimula habilement derrière quelques troncs d’arbres, fit trois ou quatre roulades pour la forme (ce n’était pas pratique, vu son attirail). Après avoir évité de justesse une fosse ...
... récemment creusée dans la cour d’honneur, il arriva enfin devant le soupirail de la cave. Il était six heures dix-huit, et il n’avait eu besoin de buter personne. Dommage. D’ici une petite demi-heure, ces allumés aux canines saillantes allaient se retirer dans leurs appartements, après avoir bu leur dernière coupe de sang frais. C’était le moment d’investir le poste de garde du sous-sol, bourré d’écrans vidéo diffusant sans complexe les images des caméras braquées sur tous les recoins du château, y compris les plus intimes. À cette heure encore matinale, le vigile ventripotent censé surveiller tout ça ronflait haut et fort, les pieds croisés sur le bureau. Klaus, silencieux comme l’ombre de l’homme invisible, s’approcha du type – on aurait dit le jumeau du shérif Billings. Il défit le lacet de la Ranger gauche de ce gros lard et s’en servit pour l’étrangler, sans aucune pitié. D’un bon coup de botte, il éjecta ensuite le cadavre encore chaud du fauteuil rembourré, et prit sa place. Il ne lui fallut pas très longtemps pour repérer sa cible. Les infos nécessaires pour identifier la chambre de sa victime figuraient sur l’écran de l’ordinateur, ainsi que le code de la caméra censée garantir sa sécurité. Il appuya sur un bouton et l’intérieur de l’alcôve 108 vint s’afficher sur l’écran central du QG sécurité. Il vit la porte s’ouvrir, une jeune femme brune entrer, aller se brosser les dents et se démaquiller. C’était elle. La brune retira sa légère tunique de soie noire. Les yeux de ...