Addicte (3)
Datte: 24/06/2018,
Catégories:
Lesbienne
... barmaid, précisa Juliette dont la présence s’avérait d’un grand secours. – Vous avez une pièce d’identité ? demanda le portier suspicieux devant notre air de gamines délurées. Il se contenta d’un sourire d’une aimable discrétion à la vue de nos papiers puis se pressa de refermer derrière nous. – Le boss est au bar, réagit-il sobrement, bonne soirée. Semblable à une poupée de luxe en vitrine d’un magasin, la préposée à la caisse et au vestiaire nous accueillit dans l’écrin ouaté de la réception d’une œillade complice, rien de l’échange avec le videur ne lui avait échappé. – Passez le couloir puis à droite, vous trouverez M. Champlain derrière le comptoir à cette heure-ci. J’aurai voulu montrer davantage d’assurance, ne plus sentir cette affreuse boule dans la gorge. Juliette m’entraîna par la main avec enthousiasme, son avenir n’était pas en jeu, je la suivis jusqu’à une grande salle semblable à celle de n’importe quelle boîte à part... La déco, pourtant dépourvue de vulgarité, m’interpella aussitôt. De nombreuses reproductions photographiques d’étreintes plus ou moins impudiques tapissaient les murs, des canapés recouverts d’épais coussins moelleux entouraient un dancefloor au pied d’un podium équipé de trois barres verticales. L’espace à l’autre bout du comptoir était structuré en alcôves discrètes. Le Palais de Vénus était en fait le club échangiste à la dernière mode. – Bonsoir, gronda la voix grave d’un quinquagénaire accoudé au comptoir rutilant paré de napperons ...
... brodés, qu’est-ce que je vous sers ? – Mon amie vient pour le poste de barmaid, répondit Juliette du tac-au-tac. Elle a déjà une expérience de serveuse. Seule, je n’aurais pas osé. À une table voisine, un vieux couple plus facile à imaginer au guichet d’une épicerie que dans un club échangiste nous dévorait du regard. La boule d’angoisse enfla dans ma gorge de m’imaginer soumise aux regards lubriques. – On ne vous demandera jamais autre chose que de servir des consommations, argua le patron attentif à mes réactions en remplissant trois coupes de champagne, la clientèle sait se tenir. Vous n’aurez aucun problème ici. Le discours rassurant ressemblait à une publicité pour le club. L’apparente quiétude du personnel donnait envie de croire le patron sur parole, et la jovialité de la brunette employée à la préparation de cocktails colorés me retint de foutre le camp. Il m’observa sans détour de la tête aux pieds, visiblement satisfait de mon physique, avant de tirer un dossier cartonné de sous le comptoir. – Voici le contrat de travail et la clause de confidentialité, ramenez-les deux signés demain. La période d’essai est d’un mois. – On doit porter une tenue spéciale ? osai-je avec moins de conviction que j’aurais voulu en montrer. – Un tee-shirt vous est fourni, à porter sur une mini-jupe. La rémunération nette est de 1500 euros par mois, nos filles se font le double avec les pourboires. La manière d’appeler le personnel avait quelque chose de dérangeant. Néanmoins, j’avais absolument ...