1. L'avocat et le maquereau (1)


    Datte: 25/06/2018, Catégories: Divers,

    Avis à la population : il s’agit ici d’une sorte d’espèce de genre de suite de la splendide et merveilleuse histoire qu’est « l’avocat et les braconniers ». Plébiscitée par une myriade (voire plus) de lecteurs enthousiastes, cette histoire – traduite en 38 langues dont le swahili - m’a ouvert quasiment les portes de l’Académie Française (au prochain décès) et du Panthéon (à mon propre décès). Quand Maître E Tallon ouvre la porte de son bureau, il entend une voix claironner dans le bureau de Jennifer, sa gironde secrétaire (qui d’ailleurs est née à Bordeaux) : — O tempora, o mores! Senatus haec intellegit. Consul videt; hic tamen vivit. Vivit? immo vero etiam in senatum venit, fit publici consilii particeps, notat et designat oculis ad caedem unum quemque nostrum. Nos autem fortes viri satisfacere rei publicae videmur, si istius furorem ac tela vitemus. Ad mortem te, Catilina, duci iussu consulis iam pridem oportebat, in te conferri pestem, quam tu in nos [omnes iam diu] machinaris. L’avocat reconnaît le puissant organe (vocal, je vous rassure) de Nicolas, le jeune Noir qu’il a sorti des geôles ivoiriennes. Celui-ci, maître-assistant en histoire ancienne à la Sorbonne, semble passer beaucoup de temps avec Jennifer depuis qu’il a rompu d’avec la gente Cunégonde de la Tour Fondue. L’homme de loi s’introduit prestement dans le secrétariat et assiste à un édifiant spectacle : Nicolas, assis dans le fauteuil de Jennifer, les mains croisées sur la nuque et les yeux perdus dans le ...
    ... blanc crémeux du plafond, déclame en latin alors que la jeune secrétaire est agenouillée entre ses jambes, les mouvements de sa blonde chevelure ne laissant guère de doute sur son activité. D’ailleurs elle a fini et se relève prestement en lissant sa courte jupe et en léchant ses lèvres purpurines d’un bout de langue rose pour n’en point perdre une goutte. — Ce sera mon repas de midi, explique la blonde. J’ai décidé de me mettre au régime. — Ah, cher Maître, lance Nicolas qui rajuste sans façon son pantalon. Je proposais à la douce Jennifer le deuxième mouvement des Catilinaires de Cicéron alors qu’elle me faisait apprécier ses somptueux talents linguaux. — Bonjour vous deux. Jennifer, j’ai un dossier urgent à traiter, un proxénète qui a engrossé une prostituée, laquelle l’a balancé aux Mœurs. Je flaire le gros poisson. Dodo la Garbure, il s’appelle. — Je pense que c’est un plat lyonnais, hasarde la blonde. — Que non, ma belle, corrige Nicolas, la garbure est un vieux bateau qui remontait la Garonne et le Lot ! — Nico, tu es trop fort, s’énamoure la secrétaire en tortillant du croupion qu’elle a dodu (comme son père). L’avocat secoue la tête et file en lançant : — Départ dans une demi-heure, direction le Carlton de Lille ! Plus tard, l’avocat flanqué de ses deux acolytes rencontre Dodo qui les conduit dans sa gargote préférée, un restaurant Portugais. Ils s’assoient et commandent. — Je prends la morue, éructe Dodo. — Ah non ! Vous n’allez pas recommencer ! le tance Maître ...
«123»